Genre : Run and gun
Console: SNK NeoGeo AES/MVS/CD
Année de sortie : 1990
Développeur : SNK
Taille de la cartouche : 50 MBits
Contra-vention
Après un succès d'estime en arcade, SNK adapte assez vite son jeu sur sa fabuleuse console de salon, la NeoGeo, en 1990. Il est également disponible sur support CD.
Cyber-Lip fait partie des premiers jeux NeoGeo. Il est donc assez loin d'exploiter la console SNK au maximum mais replaçons-nous en 1990-91...
Aujourd'hui, quand on repense à Cyber-Lip, on peut penser à la publicité pour la NeoGeo qui affichait une plantureuse jeune femme délaissée (au profit de la divine machine) par son homme (qui jouait à... Cyber-Lip).
Quand on revoit le jeu et surtout quand on le prend en main, on pense à deux jeux: Metal Slug et surtout Contra.
Metal Lip
Le jeu démarre par une petite animation sympathique et affiche un écran titre dans le ton du jeu.
On a évidemment droit à l'habituel "How to Play" cher à SNK qui permet de mémoriser rapidement les fonctions des boutons.
Le scénario n'est pas un modèle d'originalité : En 2016, comme la surpopulation sur Terre est un gros problème, le gouvernement approuve un projet de colonisation de l'espace. 3 ans après (en 2019 si vous suivez bien) l'une de ces colonies, la C-05, est utilisée comme forteresse et abrite des prototypes de robots-soldats censés contrer une éventuelle menace extra-terrestre (ben voilà). Mais les robots présentent des bugs et ne peuvent plus être contrôlés. Ils s'allient, sous le contrôle du superordinateur Cyber-Lip, à une troupe d'aliens pour se rebeller contre les humains. Le gouvernement appelle au secours deux mercenaires, Rick et Brook, pour remettre de l'ordre dans tout cela...
Cyber-Lip, à la manière de Contra par exemple, est jouable à deux en même temps.
Demolition Men
Stick SNK en main, le joueur découvre un Manhattan dévasté et des graphismes colorés avec des nuances assez bien réalisées malgré un choix parfois discutable, des sprites vraiment grands parfois (les boss) et très fins. Tout est bien définis et reconnaissable. Cependant, les décors sont assez plats et répétitifs, les petits scrollings au second plan et les zooms sont de bonnes idées mais ils sont un peu rares tout comme les détails des fonds. L'univers fait plus penser à Highlander II qu'à Blade Runner même si le côté cyberpunk semble assumé.
Après Manhattan, on arrive tranquillement sur C-05 qui est assiégée par les troupes militaro-androïdes initialement conçues pour la sécurité des humains. Maintenant, il a des aliens partout. Il va falloir traverser 5 zones infestées de vilains ennemis avant d'affronter le Cyber-Lip en personne.
L'animation est globalement bonne avec un défilement horizontal qui rappelle encore une fois Contra. Le (ou les héros) se déplace(nt) avec fluidité au milieu d'ennemis pas assez variés mais qui bougent bien également. Mention spéciale à leur manière de "mourir": une petite animation de destruction progressive qui se termine en une mini-explosion nucléaire. Sympa !
Notez qu'il existe quand même quelques petits ralentissements lors de certaines séquences très riches en sprites.
Running Men
Tout bon Run and Gun nécessite un arsenal varié et bien pensé. Cyber-Lip propose un tir automatique, des tirs multi-directionnels (enfin, tour à tour devant, en bas et en haut). Ensuite on a droit au classique lance-flammes qui fait bien mal mais qui a un portée limitée et puis le terrible bazooka qui est très puissant mais qui dispose de munitions limitées. De plus, la demi-seconde nécessaire à la recharge est une faille dangereuse.
En plus de cela il y a aussi la classique grenade et un bouclier (Cyber-boost) qui orbite autour de vous pour vous protéger (en plus, il peut être cumulé jusqu'à 4).
Avoir 4 cyber-boosts ne rend pas invulnérable quand même...
On est rarement à court de munitions car des salles de recharge se trouvent à différents endroits des niveaux.
Notez qu'il est possible de passer d'une arme à l'autre avec le bouton C (A permettant de tirer et B de sauter).
Sur le plan musical, là encore, on sent que SNK a fait des efforts. Les bruitages, bien que réussis et bien dans le ton du jeu, ne sont pas assez bien étalonnés. Le tout est intéressant mais assez criard. Par contre, les voix digitalisées sont très présentes et bien compréhensibles.
Les musiques sont parfois (trop) discrètes mais surtout elles semblent assez inadaptées au contexte du jeu. Quand on compare à un Contra III sur SNES, on est loin du compte. Cependant, leur rendu est très bon.
Après un 2e niveau de mise en bouche dans le quartier résidentiel, le 3e stage consiste en une zone industrielle transformée en usine de robots.
Le 4e niveau est différent des autres puisqu'il s'agit d'un ascenseur qui monte (et donc avec un scrolling vertical).
Les boss sont particulièrement énormes et à l'époque, on ne pouvait voir ça qu'en arcade ou sur... NeoGeo évidemment. La plupart (5 sur 6) font plus de la moitié de l'écran et sont vraiment repoussants.
Le 5e niveau est une promenade en extérieur dans l'environnement de la planète. Une balade perturbée par les vilains aliens...
Dans le 6e niveau, notre héros devra trouver un passage vers le Cyber-Lip en sautant de plate-forme en plate-forme.
Enfin, le 7e et dernier niveau permet de se retaper tous les boss du jeu avec, ensuite, le fameux Cyber-Lip.
Notez qu'il existe des mini-stages: entre deux niveaux, on doit choisir une direction avec l'ascenseur. Parfois, le mot DANGER apparait et on arrive dans une zone à parcourir sur un véhicule quadripède mécanique.
Cyber-Lip est un pur run and gun c'est à dire qu'il ne faut pas espérer y passer des dizaines d'heures mais plutôt des dizaines de... minutes hélas.
Le joueur qui veut connaitre le fin mot de l'histoire, battre le Cyber-Lip et passer à autre chose pourra le faire en moins d'une demi-heure.
En effet, la difficulté est correcte mais pas bien méchante non plus (surtout pour un fidèle de ce genre de jeu et avec des vies infinies).
A deux, c'est encore facilité !
A l'époque, pour 1800 francs (disons 300 euros d'aujourd'hui) ça pouvait faire assez mal au porte-feuille.
Cependant, un run and gun ne se joue pas ainsi. C'est comme les shoot'em up, c'est la rejouabilité qui compte, le plaisir de détruire du vilain, de taper un score fabuleux et de d'amuser avec un comparse. Donc si la durée de vie "pure" est très limite, elle devient correcte et dans la norme si on prend le jeu pour ce qu'il est !
Reste le gameplay : nos deux compères se déplacent bien, les commandes sont simples et hyper assimilables... tout est instinctif. Il est hélas impossible de tirer en diagonale (alors que les ennemis le peuvent) ce qui casse un peu le rythme parfois en obligeant le joueur à rester fixe pour abattre certains ennemis.
Nos héros peuvent sauter (avec B), réaliser un grand saut, s'accrocher aux parois, en descendre, faire des roulades... et manœuvrer de petits véhicules volants au début d'une nouvelle vie. Hélas, ces petits véhicules ne sont jouables qu'à ces moments là.
En fait, on peut reprocher pas mal de choses à Cyber-Lip mais au final c'est un jeu sympa, jouable à deux et qui permet, entre deux Metal Slug et/ou Contra, de se faire plaisir.
Mon avis: Malgré des lacunes, Cyber-Lip est un run and gun sympa à ranger près de Metal Slug.
SCENARIO : Vous devez sauver une colonie spatiale où les robots sont alliés aux aliens.
GRAPHISMES : Colorés et bien réalisés, des décors un peu légers et une animation satisfaisante.
SONS : Des musiques de qualité, des bruitages parfois déroutants et des voix bien digitalisées.
DUREE DE VIE: 7 niveaux assez rapides, des mini-levels et un mode 2 joueur réussi. Rejouabilité importante !
JOUABILITE : la jouabilité ne pose pas de problème même si on aurait aimé tirer en diagonale.
NOTE FINALE : 7/10