Genre : Jeu d'action / shooting
Console: SNK NeoGeo AES/MVS/CD
Année de sortie : 1990
Développeur : SNK
Taille de la cartouche : 46 MBits
NGH-001
Si vous avez d'excellents yeux (et un bon écran), vous pourrez lire cette référence en bas à gauche du manuel du jeu pris en photo ci-dessus.
Cela signifie que NAM-1975 n'est rien moins que le premier jeu de la NeoGeo, console légendaire de SNK.
En effet, il fait partie de la première vague de jeux sortis sur NeoGeo avec Magician Lord, Cyber Lip ou League Bowling.
Le titre du jeu évoque bien évidemment le conflit américano-vietnamien des années 60-70. Le "nam" étant le mot par lequel les soldats US désignaient le Viet-Nam.
Même si NAM-1975 est bien loin d'une quelconque authenticité historique, le lien à l'année 75 reste l'année de fin de la guerre.
La cartouche pèse 46 Mbits ce qui est peu pour un jeu NeoGeo (à comparer avec les centaines de Mbits de certains KOF) mais ce qui est déjà très important en 1990.
Car NAM-1975 est sorti au Japon il y a pile 20 ans, le 26 avril 1990.
L'écran titre, précédé d'une petite introduction, est certes sympathique et présente bien le jeu mais on est loin de ce que certains jeux NeoGeo feront ensuite. Avec NAM-1975, on va tolérer ce petit manque.
Ensuite, simple mais efficace et utile dans la version arcade surtout, le petit écran des touches qui permet d'appréhender la jouabilité du titre.
Rien de bien compliqué ici : A permet de tirer, B d'utiliser une arme spéciale (grenades...), C de faire courir le personnage ou de faire une pirouette d'esquive. La cible est déplacée par le stick.
Full Metal Cartridge !
Le scénario de base est le suivant : Nous sommes à l'été 75, après de bons services dans les forces spéciales au Viet-Nam, vous êtes rappelé au combat (tiens ça me rappelle un film). En effet, Un ancien scientifique de l'US army, le Dr. Murckly, a été enlevé et un groupe de terroristes est fortement suspecté. Vous faites partie de l'équipe de sauvetage.
Le principe de jeu est proche de celui d'un Operation Wolf, d'un Cabal ou d'un Wild Guns par exemple.
En gros, le personnage qu'on incarne est limité par une ligne imaginaire au bas de l'écran devant laquelle le décor défile. Notez quand même qu'il est possible, lorsqu'on joue à deux, de faire se chevaucher les deux soldats.
Graphiquement, je rappelle que nous sommes ici sur NeoGeo, une machine qui n'avait aucune rivale en 1990 (et certains ajouteraient "encore aujourd'hui...").
Bref, la puissance de la bête de SNK se voit à l'écran: les couleurs sont nombreuses et bien rendues, les sprites sont fins et détaillés même s'ils ne sont pas très grands en dehors des boss.
Globalement c'est honorable mais ça n'est pas encore très impressionnant. SNK ne maitrisait pas encore bien sa machine.
L'animation est de bon niveau aussi avec des effets visuels nombreux et bien réalisés (explosions, impacts, transparences...). Le scrolling du décor, horizontal, est fluide malgré le nombre parfois important d'éléments mobiles à l'écran.
Retour vers l'enfer !
Si NAM-1975 commence comme un Platoon ou un Rambo II, on commence à voir poindre des éléments anachroniques aux alentours du 2e niveau pour ensuite parfois se croire dans un Terminator tellement certains ennemis ou décors sont proches de machines futurocataclysmiques.
Dans le 3e niveau, on est carrément dans un gros bombardier (type B52 je crois) et on mitraille des hélicos ou des chasseurs (type MIG ?). Le délire !
Ensuite, ça continue sur un aéroport, dans une usine puis, comme un retour aux sources, dans la jungle asiatique dont pourrait sortir en courant, les bras vers le ciel, trébuchant sous les balles, un Elias condamné.
Vous avez bien compté, ça fait 6 niveaux.
En parlant de condamnation, je voudrais mettre l'accent sur la difficulté du jeu.
NAM-1975 est un vrai jeu d'arcade, vraiment pas évident, pour lequel on dispose de 5 crédits.
La difficulté est causée par deux facteurs principaux:
- la progressivité du jeu qui fait que les choses se compliquent peu à peu jusqu'à atteindre une vraie horreur dans les deux derniers niveaux. C'est pas mal car avec 6 niveaux, ça irait vite sinon...
- la jouabilité du jeu ou plutôt certaines failles dans le gameplay: l'esquive, déclenchée par diagonale + C, permet logiquement d'éviter n'importe quel tir ennemi. On en use donc aisément et avec parcimonie pour pouvoir répliquer.
Seulement, à certains moments, la fréquence des tirs est telle qu'on passe beaucoup trop de temps à esquiver et pas assez à replacer la cible pour la contre-attaque. Donc on meurt...
Ceci, conjugué aux 5 petits crédits et au mitraillage nourri qui nous attend dans les 4e mais surtout 5 et 6e niveaux, fait que NAM-1975 est vraiment difficile dans le mode 1 joueur car, à deux, finir le jeu n'est pas bien compliqué et on y reviendra avec joie.
En dehors de ça, la jouabilité est satisfaisante avec une précision très correcte et un temps de réaction impeccable.
Apocalypse Now !
Heureusement, les ennemis tués laissent à votre portée des capsules d'énergie et des armes comme le lance-flamme, le lance-grenade ou une mitrailleuse. De plus, si on arrive à sauver une captive, celle-ci vient vous épauler un petit moment (comme les otages d'un certain Métal Slug).
Les ennemis justement se déplacent assez rapidement, avec fluidité et sont bien animés et détaillés. Les boss, comme souvent sur NeoGeo, sont vraiment grands, bien faits et résistants.
Les tirs fusent de tous les côtés et souvent à des rythmes différents qui font que ce sont souvent les tirs les moins rapides qui vous feront le plus mal.
La durée de vie est donc très correcte en somme avec des niveaux peu nombreux mais plutôt longs et très intenses.
Si on peut passer sur la musique assez banale (même si c'est dynamique), moyennement rendue et peu originale, on mettra un peu plus l'accent sur les bruitages réussis dans l'ensemble avec des tirs et des impacts bien réalisés et fidèles à l'action. On a aussi des beaux cris de douleur assez plaisants.
Cependant, c'est surtout du côté des voix digitalisées que NAM-1975 fait très fort (d'autant plus si on pense qu'on est là en 1990): c'est simple, c'est excellent !
Le doubleur, Micheal Beard, intervient dans le jeu en lui-même mais surtout dans les cinématiques. Rien que cet élément renforce sérieusement l'immersion dans NAM-1975 au point qu'il est un véritable atout du jeu.
Même si l'écran GAME OVER reviendra souvent, il est quand même plus que possible, même en solo, d'atteindre la fin du jeu.
Mon avis: Premier jeu de la NeoGeo, shooter sympathique mais pas évident, NAM-1975 est intéressant et accessible financièrement. Un bon jeu même s'il a certains défauts.
SCENARIO : Vous êtes de retour au Viet-Nam pour sauver un scientifique enlevé.
GRAPHISMES : Plutôt bons avec des détails soignés, des sprites corrects et une animation sans faille.
SONS : Des musiques passables, des bruitages réussis et des voix (une surtout) très bien réalisées et très présentes.
DUREE DE VIE: 6 niveaux difficiles, 5 crédits qui fondent vite et un mode 2 joueur bienvenu. Rejouabilité réservé aux fans.
JOUABILITE : la jouabilité ne pose pas de problème ce qui n'est pas toujours le cas du gameplay.
NOTE FINALE : 7/10