Genre : Jeu de combat
Console: SNK NeoGeo AES/MVS/CD
Année de sortie : 1993 (MVS/AES) 1994 (CD)
Développeur : SNK
Taille de la cartouche : 118 MBits
L'esprit des samouraïs !
Samurai Shodown porte le nom de Samurai Spirits au Japon.
Sorti en juillet 1993 en arcade (MVS) et le mois suivant sur la console de salon, Samurai Shodown (SS) est un jeu de combat en duel 2D comme Street Fighter 2 (Capcom) ou Fatal Fury, Art of Fighting... (SNK).
Il sortira l'année suivante sur la NeoGeo CD.
Comme dans tous les jeux de ce type, on s'oppose soit à un humain (2e joueur) soit à la machine dans un duel. On a fait le choix d'un combattant et on doit battre celui d'en face.
NB: le jeu a été testé sur cartouche AES Jap mais les images viennent presque toutes de la version MVS (arcade) US.
Des pieds, des poings et... des lames !
La principale particularité et originalité de Samurai Shodown est que c'est un jeu de combat avec des armes (bien avant un certain BA Toshiden ou d'un SoulBlade/Calibur).
Le jeu est situé dans l'époque médiévale nippone et plus précisément entre 1788 et 1789. Cependant, bien des libertés ont été prises...
Le titre a été adapté sur d'autres machines comme la MegaDrive ou la SNES en 94, la 3DO, FM Towns et MegaCD en 95 et la Playstation en 98. On a aussi des retours sur le PSN et sur une compilation "anthology" sur Wii.
Cependant, aucune version n'arrive à la cheville de l'originale sur NeoGeo !
L'écran titre présente bien les choses et nous invite à vite appuyer sur start pour dégainer nos lames !
Le scénario est simple : Shiro Tokisada Amakusa, mort une centaine d’années plus tôt, revient pour se venger et tout détruire. Haomaru et les autres vont se battre pour empêcher ce retour catastrophique.
Dès le départ, on note plusieurs éléments:
- le jeu arrive après Fatal Fury 2 mais avant King of Fighters 94 et c'est assez visible. On est techniquement entre les premiers jeux de combat de la NeoGeo et ce qui deviendra le top du genre 2D quelques années après.
- le jeu, s'il n'est pas calqué sur Street Fighter 2, loin de là, reprend quelques types de personnage avec le monstre coloré (Gen-An / Blanka), le gars avec un bandeau sur l'oeil (Jubei / Sagat), la nana mignonne (Nakoruru / Chun Li)n le perso mystique (TamTam / Dhalsim), le japonais traditionnel (Kyoshiro / Honda) et l'américain dans un port (Galford / Ken).
Mais attention, on ne parle pas du tout de clone, SS est bien plus qu'une copie de SF2.
Edge Design
Graphiquement, c'est clair, on est sur NeoGeo: les personnages sont énormes, les couleurs sont hyper nombreuses, les détails fusent de tous les côtés, les décors sont superbes... on en prend plein les mirettes !
L'animation est impressionnante aussi avec des mouvements rapides et d'une fluidité sans reproche. On ne trouve aucun ralentissement, aucun problème. On a aussi quelques zooms arrière sur les personnages (type Art of Fighting).
Chaque niveau a une personnalité très forte et un lien avec le personnage du lieu. Cependant, c'est un peu inégal et on regrette parfois que les figurants soient aussi mal animés et on aurait aimé des animations un peu plus nombreuses.
Certains niveaux sont quand même sublimes comme celui de la côte avec le Mont Fuji en arrière plan ou le port avec les navires... Par contre, le niveau de la grotte est décevant.
Quelques éléments comme des caisses (ou les bambous à couper chez Jubei) sont destructibles.
Le Japon et... le reste !
On dispose de 12 personnages ce qui comme par hasard égale la version Turbo de SF2. Et tous ces personnages manient des armes blanches.
Les personnages:
- Charlotte: une escrimeuse française inspirée d'Oscar de Jarjayes (Versailles no bara, manga célèbre qui se déroule à la même époque)
- Earthquake: un américain énorme qui utilise une faucille et sa capacité à utiliser ses gaz corporels
- Galford: un américain vêtu comme un american ninja et qui a une belle épée et un chien (Poppy).
- Genan Shiranui: monstre vert aux griffes dignes d'Edward ou de Freddy.
- Hanzo Hattori, inspiré de Hanzō Hattori, un ninja dans la plus pure tradition.
- Haohmaru: le personnage central du jeu inspiré sans doute du samouraï Miyamoto Musashi.
- Jubei Yagyu, inspiré de Yagyū Jūbei Mitsuyoshi, puissant samouraï.
- Kyoshiro Senryo, ex acteur de kabuki très impressionnant
- Nakoruru, sans doute une Aïnu, avec son élégance et son faucon.
- Tam Tam, personnage bizarre venant d'Amérique du Sud
- Ukyo Tachibana, très puissant avec sa technique Iaido.
- Wanfu, guerrier chinois avec un énorme sabre.
Autant certains comme Haohmaru, Galford ou Charlotte se maîtrisent aisément, autant d'autres comme WanFu ou Ukyo demandent un peu de temps...
En plus de la classique barre de santé en haut de l'écran, les personnages disposent d'une barre de puissance (POW) en bas. Celle-ci se remplit en recevant des coups et augmente une fois pleine la force du personnage. C'est intéressant mais pas révolutionnaire.
Comme nos combattants sont armés, ils se retrouvent parfois face à face et doivent lutter pour imposer leur force. Là, on vous demandera de taper frénétiquement sur le bouton d'action). Celui qui est vaincu perd aussi son arme et devra, en attendant d'aller la chercher, se battre à mains nues... Très bonne idée !
Les attaques sont très spectaculaires et présentent des effets visuels colorés et occupant parfois une bonne partie de l'écran. Les techniques sont à base de quart, demi cercles, etc... c'est classique mais toujours efficace !
La maniabilité est excellente avec le stick SNK mais n'est pas évidente avec un pad (je pense à celui de la NeoGeo CD). On est vraiment dans un jeu de combat d'arcade avec des mouvements rapides, précis et puissants.
Katana power !
Un élément intéressant est l'arbitre, Kuroko qui, vêtu de noir avec ses petits drapeaux rouge et blanc, intervient avec une voix agréable. Son animation est assez sympa.
On a aussi des petits porteurs qui balancent des bonus de scoring, de la santé voire des explosifs.
Certains détails sont bienvenus comme les pauses de victoire, Ukyo qui fait tourner son arme, Haohmaru qui lance son sabre en l'air pour le récupérer sans y jeter un oeil.
La difficulté est réelle. On est dans un jeu SNK et il faut s'accrocher quand même pas mal pour réussir à atteindre Amakusa pour un combat final. La maîtrise des combattants, sans doute plus longue que dans d'autres titres rivaux, entraîne quand même un plaisir de jeu intense pour le fan de combat.
La musique du jeu est de qualité mais est assez inégale. On a souvent du style assez traditionnel avec des tambours taiko ou des shamisen mais d'autres sont assez énervantes.
Les bruitages sont très réussis avec des chocs métalliques, le son de l'acier des lames qui se frottent les voix des personnages digitalisées, les rires de Gen-An ou d'Amakusa et puis l'arbitre.
On retiendra de Samurai Shodown un grand moment d'originalité dans les jeux de combat, notamment chez SNK. Ce jeu est le premier opus d'un saga contenant 5 épisodes classiques et des dérivés (comme SS RPG sur NeoGeo CD, SS 64 sur Hyper NeoGeo64 ou les épisodes sur NeoGeoPocket/PocketColor).
Mon avis: Jeu culte pour beaucoup et énorme innovation dans le genre, Samurai Shodown a marqué l'histoire du jeu de combat duel 2D et reste une valeur sûre.
SCENARIO : Vous affrontez d'autres spécialistes des armes blanches afin d'éviter le retour d'Amakusa.
GRAPHISMES : Coloré, soigné, varié et détaillé, c'est très réussi. L'animation est aussi excellente.
SONS : Des musiques un peu inégales mais dans le ton du jeu en général. Bruitages et voix de qualité.
DUREE DE VIE: 12 combattants, un boss redoutable, une difficulté réelle... et une rejouabilité excellente.
JOUABILITE : Ben, c'est du combat SNK, c'est quasi parfait malgré un petit temps d'adaptation nécessaire.
NOTE FINALE : 8,5/10