Genre: Plate-formes / action Développeur: KONAMI Console: Nintendo NES Année de sortie : 1986
Castlevania et son histoire
Akumajō Dracula, ce qui signifie littéralement "Chateau démoniaque Dracula" est conçu par Konami et sort en 1986 sur Famicom Disk System, un lecteur de disquette relié à la Famicom (NES). Les premiers jeux de cette extension étant Zelda et SMB2... mais Nintendo finit par améliorer ses cartouches et abandonne le FDS.
Comme le FDS n'est jamais sorti en Occident, Nintendo sort le jeu sur cartouche NES. Là, le jeu s'appelle Castlevania (contraction des mots Castle = chateau et Transylvania = Transylvanie). Le nom du héros dans la version originale est Belmondo (probablement en hommage au grand acteur Jean-Paul Belmondo, après tout le personnage de COBRA, manga de Buichi Terasawa est aussi largement inspiré de lui) mais les traducteurs préfèrent Belmont pour ne pas citer ce nom célèbre. Mais on retrouve, en cherchant un peu, le nom de Belmondo dans le générique de fin de jeu:
Le jeu sort en 1988 en Europe et aux USA et est un grand succès à la fois critique et auprès des joueurs du monde entier. Une grande saga débute...
Dernière édition par Shanks le Jeu 30 Juil - 6:52, édité 1 fois
1691, j'avais 19 ans. Alors que nous préparions notre mariage, que le gâteau était commandé, que la robe était bien prête pour accueillir les courbes voluptueuses de mon aimée et que j'étais passé trois fois chez mon tailleur pour ajuster l'entrejambe de mon costume, un drame se produisit. 24h avant le moment de dire oui, le comte Dracula, un aristocrate voisin, décida de venir enlever ma future épouse qui essayait sa robe. Fou de rage, je me décidai rapidement à aller au château de ce malotru avec l'intention de vertement le vilipender et de lui apprendre à vivre à coup de vampire killer dans la tronche. Ah oui, j'oubliais, le bruit courait (mais bon, vous savez, avec les vieux...) que le comte Dracula, élégant noble bien établi, avait une certaine propension à sucer le sang de quelques vierges le soir venu. Non pas que ce soit bien méchant mais quand même, avec des vierges ce n'était pas d'une grande courtoisie pour les jeunes du village. Par acquis de conscience malgré que cela soit un peu impoli, je pris avec moi mon fouet et deux ou trois petits objets sympathiques. Bandeau sur la tête, muscles acérés et haleine aillée, je me mis en route. Mais, en me rendant au Castlevania, splendide bâtisse médiévale un tantinet lugubre, je me rendis compte peu à peu qu'il n'allait pas être si simple d'avoir une discussion de fouet à vampire avec Monsieur le Comte.
Traversant le jardin, je me dis tout d'abord que ce cher Comte ne variait pas beaucoup les arbres et que cette bouille d'aplats verts avait certes l'avantage de réaliser la photosynthèse mais qu'elle n'était pas exactement un exemple de graphisme restant dans les annales. Alors bon, c'est vrai, je n'ai jamais aimé les chauves-souris et tous les trucs en -ptères (hélico, chiro...) que je me fais fort d'abattre en les frappant comme un malade avec la lanière de cuir ou de métal de mon fouet. Le gémissement de ces petits mammifères volants au seuil de la mort, le fouet entre les deux oreilles géantes, ça me donne toujours un petit sourire d'enfant.
Une fois dans le hall, j'oubliai de me présenter (étourdi que je suis) et laissai parler mon fouet au visage du premier venu. Bon, il ne respirait déjà pas avant alors on ne peut décemment pas m'en vouloir. Par contre, il n'était pas seul le bougre et ses copains, zombies également, approchaient les bras en l'air, un peu menaçants. Heureusement, en fouettant les bougies (chacun son truc), j'eus la possibilité d'obtenir des items comme la montre qui bloque le temps, la lance, le couteau, la hâche et la meilleure de toute, l'eau bénite. Pour les utiliser ? facile ! Bouton du fouet + direction haut (de toute manière pour sauter, c'est l'autre bouton).
Possédant moi-même un chat, je ne peux en vouloir au comte d'avoir des animaux de compagnie mais il me semble un peu exagéré d'abriter chez soi des panthères noires. Et puis ces saletés de chauve-souris un peu partout, ça commençait à me prendre la tête... heureusement, un coup de fouet suffit. Ah, ce bon fouet... il me vient de mes ancêtres et peut être upgradé deux fois avec une belle chaîne métallique plus ou moins longue qui a la capacité de démettre des mâchoires. Joie !
Au détour d'un escalier, où hélas je ne peux sauter, j'atteignis les égouts du château où des créatures aquatiques humanoïdes malodorantes m'attendaient. Un bon coup dans leurs gueules et elles disparaissaient. Non mais... En remontant, une chauve-souris, encore, mais plus résistante. Je vis même, en regardant en haut à gauche, qu'elle avait une barre de vie, comme moi ! Sauf que moi j'avais des petits coeurs ou des gros (équivalent à 5 petits) pour me refaire alors qu'elle, la grosse saleté, elle ne pouvait que venir roder près de moi et se faire fouetter ou se prendre des haches dans l'abdomen.
Je ne sais pas pourquoi, sans doute était-ce le résultat d'une promotion chez Casto, mais le Comte avait fait repeindre le deuxième niveau entier en rouge. Autant ça donne un côté sanguinolent qui n'est pas désagréable, autant ça a tendance à irriter le visiteur qui, depuis le début, n'a même pas eu le droit à un mot gentil ou à un endroit pour se poser. Enfin je fis la rencontre d'un chevalier qui ne répondit pas à ma demande d'entrevue avec son seigneur (ou saigneur). Lui aussi, une fois calmé, il libéra le passage. Les chauve-souris laissèrent place à des gorgones, c'est pas mieux mais ça m'énerve un peu moins. Par contre, ça vole et je n'aime pas ça. Heureusement, avec un coup de fouet bien placé, ben... ça ne vole plus.
Au collège, j'avais souvent séché les cours d'EPS et je compris dans le Castlevania qu'il s'agissait d'une erreur de jeunesse. Mes sauts étaient un peu lourds, je me sentais pesant des tonnes et, forcément, ce n'était pas très précis. C'est dommage de perdre des vies comme ça mais c'est ainsi malheureusement... Je ne me pressai pas dans le château, tout cela était donc d'une certaine lenteur mais, en contrepartie, pas de clipping, pas de ralentissement, pas d'effacement de pixel, rien... juste de la lenteur.
Après des presses-purée géants sous lesquels je passai avec soin pour ne pas finir en lamelles, je découvris des spectres et des têtes de dragons plus difficiles à exploser que les zombies. Heureusement, rien de tel que de répéter un coup de fouet au visage plusieurs fois... c'était l'adage de mon cher père, fouetteur professionnel. Ah, cette enfance en Transylvanie.... Au bout du niveau m'attendait cette fois la reine des gorgones, Méduse, qui essaya de me réduire à néant mais qui goûta de mes réponses métalliques dans ses cheveux en serpents. Pourriture !
Sur les murs extérieurs, la vue sur les tours du château était vraiment très intéressante. J'aime l'architecture de ces édifices à base de pierres bleue et orange se détachant superbement et délicatement de cieux d'un bleu marine profond rappelant la deuxième année de maternelle.
J'écoutais la musique distillée dans mes oreilles. Elle était sympathique, pleine de dynamisme et de mystère... Je crois que ça me donnait encore plus envie de savater les méchants et de faire de la bouillie de ces saloperies de squelettes qui me lançaient des os, les fourbes, ou avançaient vers moi tout droit, sans avoir la délicatesse de s'arrêter pour me guider.
A ce bestiaire s'ajoutèrent aussi des bossus qui sautillaient gaiement ou des momies comme le gardien de ce troisième niveau. J'en ai fait un tas de bandelettes de ce type là, même chez Hansaplast, il n'en voudront plus... Honnêtement, à partir de là, ça a commencé à devenir difficile. Et il me restait encore trois niveaux. En plus, je m'inquiétais un peu. J'entendais par moment des rires sardoniques et des craquements. Et puis ça faisait un petit moment que le Comte était avec ma fiancée et je me disais qu'il y avait peut-être anguille sous roche voire cachalot sous gravier. Je me hâtai donc...
Monter si haut pour descendre si bas. Des murs extérieurs, j'atterris dans les douves où il m'était presque impossible de sauter sans me noyer, où des chauves-souris me harcelaient d'un côté pendant que des hommes poissons que je pris le temps d'écailler m'attaquaient du dessous. C'était dur mais je pus atteindre la cour du château où la plupart des colonnes étaient détruites et où la végétation gagnait du terrain. Puis, dans la seconde aile, je revis des bossus lancés par des aigles. Il me fallut les occire lentement pour fouetter consciencieusement la tête de dragon et me trouver face aux gardiens de ce niveau: Igor et Einstein (Frank, celui qui n'a pas bien réussi, pas Albert).
Dans les prisons du château, comme quoi je n'étais pas le premier à venir me plaindre, je fis la connaissance des squelettes rouges très endurants ainsi que des lanceurs de haches assez malins et sournois. Il me fallut batailler dans le laboratoire avec des gorgones virevoltantes et bien chercher à la fois les bougies pour les items mais aussi les blocs destructibles pour trouver du réconfort. Les armes durent être utilisées avec parcimonie pour les réserver pour les ennemis les plus ardus et bien évidemment le boss de ce cinquième niveau : la Mort !
Au début, je me dis que j'allais juste lui parler, lui expliquer que ce n'était pas dans mon habitude de venir ennuyer les gens chez eux et que je partirais gentiment si on me rendait ma fiancée dans l'état d'origine (c'est à dire encore vierge et avec le plein de sang). La faucheuse me regarda un instant et je compris qu'elle n'était pas disposée à bavarder. Du coup, une âpre lutte s'ensuivit et je m'en sortis avec bien des difficultés, au seuil du trépas. Heureusement, la grosse boule que ce boss laissa me revigora et je pus me lancer à l'attaque du dernier des six niveaux du jeu...
Le pont vers la tour et le donjon, gardé par le restant du clan des chauve-souris, ne fut qu'une mise en bouche avant la tour de l'horloge et ses rouages, ses sauts précis que j'ai toujours du mal à effectuer sans me péter un ménisque ou me fouler une cheville, ses aigles (à l'intérieur de la tour, tu parles d'une isolation) et tout un bestiaire de folie très remonté contre moi. Encore des squelettes, des bossus, des chauve-souris... je hais les chauve-souris !!! Tout une tour pour donner l'heure, on était vraiment dans les excès de la noblesse. En voyant la Lune, je me dis qu'il aurait été plus simple de venir poser mes réclamations plutôt le lendemain dans la journée. La plupart des bestioles du château étant au dodo quand le soleil brille. Mais bon, j'étais pressé là... hein ! Dans le donjon, affaibli, il n'y avait personne en dehors du Comte Dracula lui-même.
Bien élevé, je tapai à la porte: "Excusez mon impolitesse mais je subodore, cher voisin, que ma fiancée se trouve dans vos appartements..." Pas de réponse. "Il me semble que tout à l'heure, avant que je mette une raclée à vos animaux de compagnie et aux morts-vivants du coin, vous avez enlevé, sans doute par mégarde, ma dulcinée... n'est-ce pas ?" Pas de réponse. "Etant moitié mort moitié chiroptère, il me semble que vous risquez d'avoir du mal à honorer ma promise comme elle le devrait/voudrait. Aussi, je vous conseille de me la rendre pour que je la ramène au plumard avant que je vous fasse goûter de mon Vampire Killer dans ta tronche de chauve-souris de merde !!!" Ok, à la fin, j'ai un peu perdu mon calme.
S'en suivit une bagarre épique pendant laquelle je dus utiliser toutes mes capacités, mes armes secondaires et mon beau fouet upgradé. Le Comte était résistant et osa, contre tout usage, se transformer en créature démoniaque.
Spoiler:
En battant le Comte, je récupérai ma chérie en lui expliquant bien que je n'étais pas venu pour rien et que frapper des chauve-souris, butter des gorgones, écraser des momies, fracasser des squelettes, émasculer des chevaliers et des bossus, annihiler Frankenstein, tuer la Mort (si,si) et corriger Dracula n'était pas un truc que j'allais refaire à chaque fois qu'elle se laisserait enlever comme une bête princesse Peach.
Le château s'effondra, je fus remercié durant le générique de fin et je pus même refaire le jeu en encore plus difficile...
Spoiler:
L'avis de Simon: bien que très sympa et très réussi sur NES, le premier épisode de la saga a vieilli. Son remake sur SNES (Super Castlevania IV) est plus abouti. Mais ça reste un grand classique et un grand jeu d'aventure 8bits !
Merci à Simon d'avoir trouvé le temps de nous raconter cette aventure !
SCENARIO : On incarne Simon Belmont et on va sauver sa fiancée des griffes de l'immonde Dracula retranché dans son Castlevania.
GRAPHISMES : Basiques mais réussis, on distingue bien les sprites (qui sont de belle taille). Animation impeccable.
SONS : Musiques intéressantes à défaut d'être grandioses, elles agrémentent la promenade. Bruitages satisfaisants.
DUREE DE VIE: 6 stages mais une difficulté très élevée à partir du 3e - 4e. Bonne rejouabilité.
JOUABILITE : Simon est un peu lent et ses sauts ne sont pas très précis. Le reste va bien une fois qu'on a la manette en main.
NOTE: 8/10
Dernière édition par Shanks le Ven 31 Juil - 6:32, édité 9 fois
Désolé pour la conjugaison, c'est ça quand on tape vite et qu'on modifie 3 fois des phrases entre la première et la 3e personne du singulier... C'est évidemment corrigé.