[Game Boy] Castlevania Adventure

Genre: Action
Développeur: Konami
Console: Nintendo Game Boy
Année de sortie : 1989

Castlevania en 4 nuances de gris !

Konami, après avoir adapté son jeu d'élimination de chiroptères sur NES décide de sortir un épisode inédit sur la petite console portable de Nintendo.
Castlevania Adventures sort donc en 1989 sur GameBoy.


Le jeu est revenu (d'entre les morts ?) en 1999 sur GameBoy Color dans la Konami GB Collection Vol .1.
Il parait aussi sur le très rare Konami Classics 1 avec Contra et Gradius notamment...

Alors bon, adapter les aventures des Belmont sur une machine portable équipée d'un X80, d'un écran LCD à 4 niveaux de gris et d'une résolution de 160x140 est-il faisable ?
On va voir ça sans tarder davantage dans le test de Castlevania Adventures sur GameBoy:

L'homme sans visage !

Nous sommes en 1576. Christopher Belmont (futur grand-père de Simon) a décidé en se levant ce matin qu'il était temps de dépoussiérer son Vampire Killer en frappant sauvagement sur les vilains du coin. Et comme les intéressés sont dans la bande Dracula (sympathique aristocrate légèrement porté sur l'hémoglobine tiède) ça va créer un conflit de voisinage. Alors bon, il faut sortir du terrain, passer la clôture, entrer sur les terres du comte et aller se coltiner la clique de créatures de la nuit.


L'écran titre est correct avec la présentation simple du jeu. On nous invite gentiment à pusher START... bon, on avait compris.



Graphiquement, nous sommes sur GameBoy, une machine assez... simple. 4 nuances de gris, ça ne laisse pas grande place à l'imagination des programmeurs.
Les décors sont simplement vides ou presque, les personnages sont souvent sur le même modèle et aucun visage n'est discernable... et au SuperGameBoy (adaptateur GB pour SNES) c'est juste l'horreur !
Pourtant, les sprites sont de taille respectable, je pense notamment à certains ennemis en armure ou à Dracula himself. C'est bien !

L'animation se borne à un scrolling horizontal en général avec quelques phases d'ascension. Ne vous attendez pas à en prendre plein les yeux !
Et puis on va voir que certains des défauts du jeu se situent au niveau de l'animation...



Le jeu sur GameBoy diffère énormément des versions NES.
- il ne contient que quatre niveaux certes assez longs mais pas bien méchants en eux-mêmes et assez variés: le cimetière, les cavernes, la tour de la Mort et le Castlevania.
- il n'y a pas d'escaliers mais des cordes. C'est sans doute une des contraintes que Konami n'a pas dépassé dans cet opus portable.

Ensuite, les ennemis sont bien différents: pas de zombie, de squelettes ou de bossus ici. Place aux démons, aux taupes (si, si), aux vers géants (enfin, c'est pas Dune non plus...). Les monstres sont donc originaux mais sans doute présents ici pour compenser la principale tare génétique des Belmont: leur mobilité.


Car Christopher Belmont a deux gros défauts:
- il est d'une lenteur assez incompréhensible et sans doute illégale tellement c'est navrant.
- il saute avec une imprécision qui frôlerait le risible si la GameBoy ne passait pas à deux doigts du vol plané de rage. Un saut, c'est déjà dur mais 3 ou 4 à la suite, c'est une galère sans nom lors des premières parties.
Pourtant les commandes de la petite console sont bien utilisées avec la direction, le saut et le coup de fouet (pas d'arme secondaire ici).

D'ailleurs le fouet peut être classiquement upgradé pour passer de la lanière minable type ceinturon au fouet lanceur de feu (le fameux Christopher's soul d'Harmony of Dissonance) en passant par un niveau intermédiaire déjà suffisant pour exploser quelques têtes qui dépassent. Par contre, à chaque coup reçu, le fouet régresse. Donc en deux coups on passe du lanceur de feu au fouet de base... et ça fait mal à l'espérance de vie !



3/4 d'heure en monochromie transylvanesque !

Autre fait intéressant: les cordes sont des pièges mortels: impossible de frapper avec le fouet, impossible de lâcher prise pour tomber et éviter une bestiole... c'est un endroit dont il faudra se méfier.

La musique est correcte sans plus avec un thème par niveau (soit 4 pour les poissons rouges de service):


Les bruitages sont simples mais suffisants. Le principal problème vient du rendu sonore de la GameBoy qui est assez minable sans casque.



Alors bon, quatre niveaux, ce n'est pas bien lourd. Bilan, on torche le premier niveau en 10-12 minutes, on atteint la moitié du jeu en 20 minutes et on le termine en 45 minutes quand on le connaît un peu et qu'on est un joueur moyen.
Je veux bien qu'on soit sur GameBoy et qu'une durée de vie importante est déconseillée par les ophtalmologistes mais quand même, c'est très très light !

D'autant que si on s'amuse bien, on rage souvent contre l'inertie du héros, du temps de latence assez prononcé et des sauts minablissimes.
Le jeu est agréable mais ses suites portables sur la petite 8bits Nintendo permettront à Konami de faire bien mieux !

Après le combat contre Dracula, on arrive à la fin du jeu...

Spoiler: