Genre: Aventure sous-marine
Développeur: Novotrade International et édité par SEGA
Console: SEGA MegaDrive
Année de sortie : 1993
Le grand bleu ?
Eté 1993, SEGA propose sur sa console MegaDrive un jeu du très peu connu studio Novotrade dans lequel le joueur incarne... un dauphin !
Un fantasme aquatique non maitrisé ? un film de Besson mal digéré ? une sirène qui a voulu divorcer ? Non, juste une certaine volonté d'originalité.
Pour l'anecdote, le jeu est sorti le 29 juillet 93 aux USA, le 30 au Japon et le 31 dans la vieille Europe.
Le jeu est également disponible sur MasterSystem, sur Méga-CD (avec une qualité CD et quelques niveaux en plus), sur GBA et depuis 2007 sur Xbox Live Arcade.
Salué chaleureusement par la critique, Ecco a eu de très bonnes notes dans les magazines à sa sortie. Il faut dire que la démarche originale était à encourager car jouer un dauphin au milieu d'un monde vidéoludique souvent violent, c'était... osé.
Le jeu a connu 3 "suites": la suite directe est Ecco : les Marées du temps. On trouve aussi Ecco Jr. qui est clairement destiné aux plus jeunes joueurs et enfin Ecco the Dolphin: Defender of the Future qui est un opus en 3D sur DreamCast et Playstation 2.
Notons aussi qu'une BD existe sur Ecco avec 2 tomes (notamment publiés en 93 et 95 dans le magazine anglais Sonic The Comic) qui reprennent les scénarios des deux premiers jeux.
Les textes à l'écran, y compris dans la version vendue en France, sont en anglais. C'est facile à lire mais les traductions sont néanmoins présentes dans la notice du jeu.
Tursiops Truncatus
Comme son nom l'indique, le jeu propose de prendre les nageoires d'un grand dauphin (ou dauphin souffleur) au travers de 5 univers marins différents.
Le scénario est intéressant: Alors qu'Ecco, sympathique dauphin, barbote et saute hors de l'eau avec ses congénères dans sa crique corailleuse, une immense et mystérieuse tempête a lieu. Une fois tout revenu à la normale, Ecco s'aperçoit (avec effroi) que toute forme de vie a disparu autour de lui. Comme si toutes les créatures marines de sa crique avait été aspiré dans le ciel.
Ecco décide alors de quitter son environnement habituel et de nager jusqu'à découvrir des indices pour tenter de sauver ses amis. Direction une vieille baleine qui sait beaucoup de choses...
Ne cachons pas le mystère trop longtemps, c'est évidemment de la faute des extraterrestres !
Graphiquement, le jeu est spectaculaire. Il faut bien avouer que c'est un des plus beaux jeux de la MegaDrive qui montre une fois de plus que sa réputation de pauvresse en couleurs n'est pas justifiée quand elle est bien programmée.
On constate de jolis décors, des cieux emplis de rose, d'orange, de rouge et de ce bleu si longtemps oublié... Bref, c'est coloré et soigné. On note de très réussis dégradés entre les teintes et des effets de transparence qui renforcent le sentiment de profondeur dans l'eau. Les détails sous-marins sont nombreux et les sprites sont réalistes et reconnaissables tout en restant agréables. Les poissons dansent, quelques bulles passent... c'est vivant.
Vivant oui mais parfois vide hélas. On a quelquefois l'impression d'être tout seul ou de repasser cent fois au même endroit. Cette impression n'est pas complètement erronée étant donné que le jeu est par moment un peu répétitif.
Certains niveaux sont aussi plus réussis que d'autre. Je dois dire que l'océan arctique me laisse de glace alors que la mer jurassique me plait vraiment beaucoup.
Le level design est bien réalisé mais un élément peut apparaitre gênant aux fins observateurs: certains éléments du décor sont parfois coupés nets comme si on avait collé des éléments différents pour assembler le niveau dans son entier.
L'animation est de haut niveau avec un dauphin qui peut être très rapide. Aucun problème d'affichage à signaler.
Les ennemis se déplacent aussi de manière fluide (encore heureux dans l'eau) tout comme les bancs de poissons ou les groupes de méduses. Par contre, leurs animations intrinsèques sont parfois très (trop) limitées (je pense à certains boss notamment).
Le déplacement d'Ecco est entièrement libre dans l'environnement même si le dauphin ne bouge que sur deux plans de scrolling (horizontal et vertical).
Abyss
L'objectif général du jeu est de sauver les animaux qui ont disparu lors de la tempête. Pour cela, il faut trouver des indices en communiquant avec d'autres animaux marins et passer de niveau en niveau.
- Pour communiquer, on utilise le sonar avec des dauphins ou certains autres animaux (orque, baleine...). Attention, on ne communique pas avec les méduses ou les requins... ou les autres ennemis qui sont assez nombreux, grégaires et qui ont la fâcheuse tendance de réapparaitre dès que vous vous êtes un peu éloigné.
- Pour avancer et quitter un niveau, il faut traverser en général des passages bloqués par des glyphes, de gros cristaux. Pour passer, il faudra trouver d'autres glyphes (dans de vrais labyrinthes) qui donneront (au contact) la "clef" à Ecco. Certains glyphes contiennent des messages ou peuvent conférer à notre cétacé une temporaire invincibilité.
Le jeu n'est pas seulement orienté action mais laisse une bonne place à l'aventure et à l'exploration.
Pour réussir, Ecco a donc un sonar utilisable avec le bouton A. Il permet, par écholocation (et en laissant A appuyé), d'obtenir une carte des environs mais aussi d'inciter les autres cétacés à vous parler.
Le bouton B permet de charger en accélérant brusquement, de manger (pour remonter sa santé) ou de tuer des ennemis (requins, méduses...).
Le bouton C vous permettra de nager plus vite.
Ecco a une barre de santé en haut à gauche de l'écran mais il possède aussi une barre d'oxygène puisque les mammifères sous-marins doivent évidemment retourner à la surface pour respirer. C'est un facteur important à prendre en considération lors de longues plongées.
Ecco peut nager, sauter, foncer, charger... c'est très sympa de faire des saltos au-dessus de la surface ou de sauter des obstacles.
Le jeu se compose de 27 niveaux (si on compte celui du boss final) répartis en 5 mondes: mers tempérées, mers polaires, ruines grecques, mers jurassiques et... vaisseau spatial ! Ben oui...
Chaque niveau est lié à un mot de passe.
Si le gameplay n'est pas long à acquérir, il faut reconnaitre que la précision nécessaire à certains endroits est très très (trop) élevée. Et on arrive au gros point négatif du jeu: la difficulté est mal gérée, mal répartie et globalement très élevée.
Cela induit une durée de vie très conséquente (au moins 10 heures) mais aussi un agacement et une rejouabilité limitée.
Parfois, on ne sait pas bien quoi faire. Les "petits" objectifs ne sont pas très clairs et on se retrouve parfois à errer sans réel but.
Autres exemples: on obtient à certains endroits l'invincibilité alors que ça ne sert à rien ou presque, on doit faire des sauts millimétrés avec une inertie importante, on se retrouvent face à des ennemis vraiment gênants sans rien pouvoir faire sinon fuir...
Si on ajoute à cela des points de sauvegarde très mal répartis et des niveaux finaux bien trop longs (ils auraient pu être scindés), on arrive à accumuler les faiblesses au niveau du plaisir de jeu.
La gestion du courant et de l'inertie du dauphin sont un peu en cause. Le courant est parfois si fort qu'il colle Ecco aux parois sans espoir de bouger à moins de pilonner la manette. Les sauts, notamment le super-saut, demandent une trop grande précision et de nombreux essais (parfois sanctionnés lourdement avec tout le niveau à refaire)...
Mélodie en sous-marin
Revenons aux points positifs avec la musique du jeu qui est une vraie réussite. La 16bits de SEGA rentabilise son chipFM pour proposer une qualité sonore très satisfaisante. Mention spéciale à la musique des mers polaires: froide, mélancolique... de toute beauté et en parfaite symbiose avec l'environnement visuel.
Les bruitages sont moins savoureux avec une tendance à taper un peu trop dans l'aigu (sonar...) mais c'est largement supportable.
Une fois le dernier retour dans le passé effectué, Ecco se laisse aspirer par la tempête avec ses camarades. Mais, doté de nouvelles capacités, il affronte le "vortex"... sauve ses amis et termine cette longue aventure.
Ecco est un bon jeu, un très bon jeu mais il n'est pas exempt de défauts. Si techniquement le résultat est excellent avec des graphismes, une animation et une bande sonore vraiment très soignés, on ne peut que regretter un level design parfois étrange et une gestion de la difficulté qui manque de constance.
Mon avis: Beaucoup de fraicheur et de très bons points pour ce jeu atypique et qui mérite une place de choix dans la ludothèque MD.
SCENARIO : Au travers du temps, on doit réunir des artefacts permettant de sauver ses amis enlevés par le Vortex.
GRAPHISMES : Très réussis avec un univers marin splendide. L'animation est très bien réalisée.
SONS : De jolies musiques qui soutiennent le plaisir de jeu mais des bruitages tout juste passables.
DUREE DE VIE: 27 niveaux, 5 environnements et de longues heures de promenade sous-marine en vue...
JOUABILITE : Très bonne même si le gameplay est un peu trop strict par moment.
NOTE: 8/10
Dernière édition par Shanks le Lun 24 Jan - 19:03, édité 2 fois