Genre: gestion / simulation
Développeur: MAXIS et édité par Infogrames
Console: Super Nintendo
Année de sortie : 1991
De l'ordi à la console...
Crée par Will Wright et sorti en 1989 sur Amiga, Mac, CPC, Atari ST et autres PC, Sim City est le premier opus d'une série qui a depuis connu de nombreux épisodes.
En 1991, il arrive pour la première fois sur console de jeu et carrément sur Super Nintendo. Notons que le jeu est paru la même année partout dans le monde (fin avril au Japon, en août aux USA et fin septembre en Europe).
La version connue en France est entièrement en français avec des textes, des menus et le didacticiel compréhensibles par tous les joueurs.
La version testée ici est la version US qui ne diffère pas vraiment de la version européenne/française.
Le concept du jeu provient à l'origine du jeu d'action Raid on Bungeling Day créé lui aussi par Will Wright en 1984. Le jeu permet de contrôler un hélicoptère avec une vue aérienne y compris en milieu urbain.
En créant et en jouant à ce jeu, son créateur a avoué avoir passé plus de temps et avec plus de plaisir sur l'éditeur d'environnement urbain que sur le jeu en lui-même. Il a alors eu l'idée de faire un jeu autour de la création/gestion de cité.
Les inspirations de Will Wright sont Pinball Construction Set et Flight Simulator mais il s'est beaucoup documenté en lisant de nombreux ouvrages d'architecture ou d'urbanisme.
Le passage de l'ordinateur (et de ses excellentes versions, notamment Amiga) à la console pose évidemment un gros problème... on en reparlera...
Spin City
Le principe du jeu est simple en apparence: créer et gérer une ville.
Mais voilà, le gameplay est tellement riche que le jeu permet énormément de variété.
D'abord, après un écran titre assez sympa, on nous donne le choix entre 3 modes:
- practice: histoire de s'entrainer
- Start new city: le vrai jeu
- Select scénario : on choisit un scénario parmi 8 et on fait ce qu'on peut pour réussir. Intéressant.
La cartouche dispose d'une pile pour sauvegarder sa ville. Heureusement...
Parlons de la création d'une nouvelle cité: il faut d'abord choisir un nom et une carte parmi... un millier de possibilités ! Oui, un millier !
Impressionnant.
Graphiquement, c'est coloré et ça rivalise sans problème avec la plupart des versions ordinateurs. Les sprites sont de tailles correctes mais manquent légèrement de définition. Ils sont quand même reconnaissables et agréables. Les textures des décors (terre, arbres, mer) sont simplistes mais n'ont pas une grande importance. Le jeu n'est pas là...
L'animation est fluide même si certains habitués des versions ordi peuvent à raison se plaindre d'une certaine lenteur. Il n'y a aucun effet particulier et évidemment aucun défaut d'animation notable.
Monsieur le Maire !
Pour créer une ville, il faut donc un terrain. Un terrain avec une île ou traversé par un fleuve... comme on veut... Une fois celui-ci choisi parmi les 999 disponibles, il s'agit de bien réfléchir.
La première chose à faire est de créer une centrale électrique soit au charbon (polluante mais peu chère) ou nucléaire (plus propre, plus puissante mais chère) afin d'alimenter la cité (du moins au début) en courant.
Un peu plus loin (il vaut mieux), on jouera entre les rectangles rouges (logements), bleus (commerces) et jaunes (industries). Il faut que les gens soient logés, puissent travailler et acheter de quoi vivre.
Ensuite, on reliera tout cela à la centrale, on fera quelques routes et on attend que ça commence...
Il ne faudra pas oublier la sécurité (police et pompiers), les loisirs (stades...), développer le commerce (port) ou les transports (aéroport), ajouter des centrales, des lignes de train, des routes... et surtout organiser tout cela en gardant un équilibre entre logements/commerces/industries.
Il est intéressant de constater que le jeu intègre une notion de niveau de développement (faible/moyen/haut) selon des critères comme l'environnement, la proximité de la mer/rivière... Ainsi, on voit parfois de beaux immeubles apparaitre près de l'eau ou d'un parc alors que plus loin, on aura des petits habitats plus bas de gamme.
Votre propre maison de maire de la ville augmente la côte du terrain !
Certains bâtiments peuvent même fusionner pour devenir d'immenses immeubles. Certains deviennent des écoles ou des hôpitaux...
Tout cela est bien évidemment payant et le premier souci que vous aurez est la gestion bassement financière de la ville avec une réserve de base variable selon la difficulté du jeu (difficile = 5000$, moyen = 10000$, facile = 20000$).
Chaque petit carré d'herbe, chaque morceau de ligne coûte de l'argent et il faudra savoir jongler entre dépenses (expansion, développement, lutte contre les ennuis) et les recettes (impôts). Car, comme dans la vie réelle, les citoyens de votre ville payent des impôts dont vous établissez le taux. Plus il est bas et plus les gens sont contents et viennent dans votre ville mais moins vous engranger... et inversement : des taxes élevées rapportent mais écornent votre popularité et entraine une certaine émigration.
Et puis les services (police, pompiers...) coûtent pas mal aussi et il faudra faire attention au budget alloué.
Vice City
L'interface du jeu, très claire, est basée sur deux barres:
- verticalement (à gauche): on trouve les éléments achetables à disposer dans la ville.
- horizontalement (haut): on trouve les actions comme l'accès aux statistiques, aux bilans, aux fiches de taxes, aux cartes à thème...
De plus, le docteur Wright (alter ego du créateur) est là pour donner quelques conseils ou annoncer les nouvelles.
Les statistiques comme les cartes permettent de situer les problèmes de trafic routier, de pollution ou de délinquance. Il faudra régler tout ça au mieux. Il peut aussi y avoir des soucis de maintenance, d'incendie... et comme si ça ne suffisait pas, il peut carrément y avoir des catastrophes !
Je pense par exemple aux incendies, aux séismes, aux tornades et même carrément à une attaque de Bowser !
D'ailleurs, le mode scénario est basé sur cela: on doit gérer 8 cités confrontées à ce genre d'ennuis...
De la souris au pad...
Evidemment, passer d'une jouabilité d'ordinateur à une manette de console n'était pas gagné. La simplicité et la fluidité de la souris sont imbattables et les possibilités d'un clavier ne peuvent être comparées aux 8-10 touches d'un pad SNES.
Pourtant, MAXIS a fait très fort puisque la navigation dans le jeu est simple et fluide même si ce n'est pas tout à fait assez rapide. L'interface très bien pensée avec les deux barres permet de tout faire avec quelques touches (valider, annuler, effacer les barres...).
C'est intelligent et agréable.
Avec le temps (car les mois, saisons et années passent), la cité se développe et la population augmente. On passe de village à ville (2000 habitants), à cité (10000), à capitale (50000) puis à métropole (100000) voire même à Mégalopole avec 500000 habitants (ce qui vous donnera un bâtiment doré à l'effigie de Mario).
Au fur et à mesure, l'équilibre se fait et on peut accélérer le rythme du temps qui passe, les catastrophes surviennent, on a quelques cadeaux ou des nouveaux objets ou bâtiments (une fontaine, un casino, un parc d’attraction, une bibliothèque, un QG de police ou de pompier...).
Dans un jeu comme celui-ci, la musique n'est en apparence pas primordiale car ce n'est pas le but. Cependant, comme on y passe pas mal de temps, ça peut devenir dérangeant.
Et là, Sim City propose une bande sonore agréable quoique simple mais qui devient ennuyeuse avec le temps.
Les bruitages sont très basiques mais ça passe.
La difficulté est réglable mais c'est surtout votre expérience et votre sens de l'organisation qui feront la différence.
A suivre l'astuce de tonton Shanks pour avoir 999999$ au début du jeu.
Au final, Sim City SNES est une excellente version du célèbre jeu de Maxis et un plaisir réel.
Mon avis: un très bon jeu à la durée de vie immense. Un essentiel de la ludothèque Super Nintendo.
SCENARIO : on est le maire d'une cité et on doit la créer et la gérer.
GRAPHISMES : décors colorés, sympathiques même si c'est assez basique. Animation simpliste mais efficace.
SONS : des musiques simples mais suffisantes. Les bruitages sont plutôt corrects. Attention à l'ennui avec le temps.
DUREE DE VIE: 3 niveaux de difficulté, 8 scénarios, 999 cartes... une durée de vie quasi infinie et une bonne rejouabilité.
JOUABILITE : très réussie malgré l'usage de la manette en lieu et place de la souris.
NOTE: 8,5/10
Dernière édition par Shanks le Dim 4 Juil - 17:40, édité 3 fois