Genre: Plate-formes / action
Développeur: KONAMI
Console: Super Nintendo
Année de sortie : 1995
Un baiser... double X !
Après un excellent Castlevania IV au début de la vie de la Super Nintendo (et après d'autres épisodes plus ou moins réussis), Konami remet le couvert en 95 (près de la fin de vie de la 16bits de Nintendo) avec ce Castlevania : Vampire's kiss.
Pour bien situer cet épisode, précisons qu'il est inspiré de Akumajō Dracula X : Chi no Rondo sorti sur PC-Engine Super CD-Rom2 en 93. D'ailleurs, le titre nippon du jeu n'est autre que Akumajō Dracula XX.
Le jeu porte carrément trois titres différents selon sa zone de vente (alors que les sorties ont été quasi-simultanées).
On a :
- Au Japon: Akumajō Dracula XX
- Aux USA: Dracula X (on a perdu un X en parcourant le Pacifique...)
- En Europe: Castlevania: Vampire's kiss (on a gagné un... bisou)
Et donc 3 designs différents:
Les trois versions diffèrent simplement: la version japonaise n'est pas censurée, les autres oui et la version PAL est en plus 50Hz (d'où quelques lenteurs parfois).
La version censurée donc: le titre est différent (carrément violet dans la version européenne), Richter ne meurt pas dans du sang mais dans de blanches cendres, la Mort, une fois battue ne finit pas crucifiée et sanguinolente, le boomerang est une simple croix et pas un crucifix et les tombes sont anonymes (elles ont un visage et une croix dans la version d'origine).
Bon, allons refaire un tour dans le Castlevania pour le test de ce Vampire's kiss !
Vous avez du feu ?
L'écran titre européen est assez réussi même s'il n'est pas aussi violent que les deux autres. Il présente les choix habituels: la partie directe, le mot de passe pour rejoindre le dernier point de jeu et les options permettant de paramétrer un peu les choses. Bon, rien de révolutionnaire.
Le scénario est un classique de la série: Alors que la Transylvanie avait retrouvé son calme après l'aventure de Simon Belmont qui avait envoyé le vilain Dracula en enfer (lire le test de Castlevania IV par votre serviteur), les villageois s'habituaient à se la couler douce et ne pensaient pas revoir débarquer le comte malfaisant dans le coin (c'est pas comme s'il revenait à chaque fois).
Hélas, certaines personnes mal intentionnées (tu m'étonnes) font ressusciter (encore, il va avoir une carte de fidélité à force) Dracula. Légèrement aigri une fois revenu, le comte met le feu au village et aux alentours et cherche à se venger de la famille Belmont. Comme Richter (pas celui de l'échelle, l'autre), l'actuel possesseur du fouet de Simon, n'était pas là, Dracula décida d'enlever (tiens, tiens, serait-ce un TOC ?) sa petite amie Annet et sa soeur Maria pour les enfermer dans le donjon sombre et humide de son Castlevania. Ensuite, sirotant un
Graphiquement, le premier niveau impressionne directement mais c'est globalement comme ça: c'est très bien fait !
Les sprites sont bien dessinés, bien colorés, avec soin et goût (ce qui n'a pas toujours été le cas avec la licence) et sont de bonne taille. Les boss, regardez ce sympathique monstre de la 2e image, sont vraiment grands et bien foutus. Les ennemis aussi sont soignés. Les décors sont bien identifiables, bourrés de couleurs et d'effets visuels.
En plus, on trouve une petite touche (lissage) dessin-animé plutôt bienvenue.
L'animation donc est un classique scrolling horizontal avec des effets plutôt bien réalisés comme les distorsions, certains zooms et des scrollings différentiels dans certains décors. Globalement c'est impeccable. Pas de ralentissement, pas de clipping et un framerate qui tient la distance tout le long (sauf qu'en 50Hz, ça rame un peu par moment).
L'aventure continue !
Après avoir traversé le village enflammé, Richter s'aventure dans 6 autres niveaux en commençant par l'entrée du château. Puis on a droit au grand hall, aux mines abandonnées, les cavernes, la cour du château, la cité engloutie, la classique tour de l'horloge et les appartements de Dracula.
Chaque niveau a une identité propre bien reconnaissable. Les ennemis sont variés avec les chevaliers, les chauve-souris, les bossus, les hommes-poissons, les fantomes, les yeux, les méduses et autres lanceurs de haches...
Chacun est animé simplement mais efficacement.
Evidemment, chaque niveau a un boss fort sympathique, plus ou moins grand mais redoutable !
Village: Cerbère
Entrée du château : chauve-souris géante
Grand hall: Dullahan
Mines: Minotaure
Cavernes: Sorcier
Cour: Loup Garou
Cité engloutie: Dragon des mers
Tour de l'horloge: la Mort
Niveau final: Dracula himself
La musique des ténèbres !
La jouabilité est plutôt bonne mais Richter est plus lent que Simon (qui n'était déjà pas une flèche) et saute toujours étrangement (tare génétique des Belmont). Ainsi, s'il sait faire un salto arrière sympa ou s'il peut sauter d'un escalier sans se briser la nuque, il est imprécis : il saute plus haut et plus loin que Simon mais une fois en l'air, on ne peut plus rien faire et on se fait souvent toucher au départ. Ensuite, on se méfie un peu...
L'usage du fameux fouet, toujours upgradable, est plus limité que dans Castlevania IV avec des coups seulement horizontaux (haut et bas).
La manette permet de fouetter, de sauter, de lancer les armes secondaires et d'utiliser une sorte de super attaque (nécessitant une bonne santé) qui change selon l'arme secondaire (hache, couteau, eau bénite...). A part l'inertie dans les sauts, c'est plutôt bon mais on est loin de ce que faisait Simon avec son fouet.
Au niveau musical, les développeurs ont essayé de porter sur cartouche l'équivalent des sublimes thèmes de la version NEC (qui était sur CD) et.... y arrive bien. La qualité sonore est sans doute l'une des meilleure sur la 16bits de Nintendo et sur cartouche tout court, on est presque équivalent à une qualité CD. Epoustouflant !
On a droit à 11 thèmes réussis avec certains fabuleux:
- Beginning pour le niveau 6
- Bloody Tears pour le niveau 3
- Cemetary pour le niveau 4
- Dancing in Phantasmic Hell pour les boss du jeu
- Den pour le niveau final
- Illusionary Dance pour le combat final
- Introduction à la fin du jeu
- Opposing Bloodlines pour le niveau 1
- Picture of the ghost ship pour le niveau 5 (début)
- Slash pour la suite du niveau 5
- Vampire Killer pour le niveau 2
Les petites soeurs n'aiment pas les gros balourds !
Les bruitages sont aussi sympathiques dès le rire du début (quand on appuie sur NEW GAME) et ensuite avec les bruits des ennemis, les coups de fouets, les bruits de pas... C'est du bon boulot.
Castlevania est toujours au point niveau son.
Pour revenir aux boss, s'ils sont tous redoutables, leur réalisation diffère pas mal quand même.
Par exemple, le loup garou est assez petit et sommairement animé. A côté de ça, Cerbère, la Mort ou Dracula sont impressionnants.
Si on sauve au cours du jeu Maria puis Annet, il n'est pas possible de les incarner. On a juste droit à un petit message qui accentue un peu l'ambiance.
Par contre, il est possible de ne pas les sauver (surtout Annet) en n'explorant pas à fond le jeu. Du coup, on a 3 fins différentes: une avec Richter seul, une avec Maria et une avec Maria et Annet.
La difficulté est terriblement élevée, encore plus que dans Castlevania IV et il faut parfois prendre sur soi pour finir un niveau et enfin avoir le mot de passe pour repartir de là ensuite. C'est long, c'est complexe même après un long moment de jeu. Car au départ, on perd vite car les sauts sont imprécis, que les bestioles surgissent avec surprise et que la santé file vite. Mais le jeu se complique ensuite et même en étant méfiant et pointilleux, on s'en prend plein la tête.
Pour information, je n'en suis pas à mon premier Castlevania et j'ai vraiment eu du mal à terminer. D'ailleurs, à l'époque, je n'avais jamais atteint la tour de l'horloge.
Donc ce baiser du vampire n'est pas une mince affaire et je conseille vraiment de se tourner vers Castlevania IV avant.
Et puis... et puis on n'a que 7 niveaux ! Même s'ils sont longs et souvent diaboliques, ils ne sont pas bien nombreux quand même.
Nec ou Nintendo ?
Si on compare ce jeu à la version NEC:
- les + : les graphismes sont plus fins, la musique tient la distance, effets visuels mieux réalisés (mode 7), meilleure animation
- les - : pas de vidéo, moins de niveaux, difficulté plus élevée, plus de dialogues vocaux (en gros, pas de support cd), pas de personnages secondaires jouables.
Et le constat n'est pas meilleur avec Castlevania IV qui est plus long, plus accessible tout en étant difficile aussi, avec une maniabilité supérieure, un gameplay plus complexe et un personnage plus agréable à manier.
En fait, malgré ses qualités, on a l'impression que Konami a expédié un peu le développement du jeu avant la fin de vie de la console...
Finalement, on affronte le vilain Dracula à la fin du septième niveau:
Et on voit, après un rude combat, une des fins du jeu (bien méritée):
- Spoiler:
Mon avis: Inférieur au IV et à la version NEC, ce Vampire's kiss est néanmoins un bon jeu.
SCENARIO : on incarne Richter Belmont et on va sauver Maria et Annet prisonnières de Dracula en éliminant au passage les forces du mal.
GRAPHISMES : colorés, fins, soignés, c'est excellent. L'animation est aussi très bonne (sauf en 50Hz hélas).
SONS : les musiques sont sublimes, presque qualité CD. Les bruitages sont bons et soutiennent le gameplay.
DUREE DE VIE: 7 niveaux longs mais c'est peu. Difficulté très élevée. Rejouabilité plutôt bonne.
JOUABILITE : manette bien utilisée mais Richter est un peu lent et saute avec maladresse. Sinon ça va...
NOTE: 8/10