Genre: Jeu de plateformes
Développeur: Virgin Interactive
Console: SEGA Megadrive
Année de sortie : 1993
Aujourd'hui, on a tendance à se méfier (à raison) de l'exploitation vidéo-ludique d'une licence connue, notamment cinéma.
Sous pretexte que le titre est connu, les développeurs font le minimum vital et sortent des daubes d'un autre monde au prix d'un bon jeu.
Au début des années 90, sur les consoles 8 et 16 bits pourtant, certaines licences, exploitées par de grandes équipes de développeurs, honoraient les titres qui arboraient les jaquettes des boites de jeu.
Après un Castle of Illusion culte, un excellent QuackShot, Virgin Interactive propose en 93 l'adaptation de l'animé Aladdin sur la MegaDrive.
Le jeu est réalisé sous la direction de David Perry, bien connu pour Cool Spot ou Earthworm Jim et maître de l'animation des personnages.
Il faut noter qu'en même temps, CAPCOM propose un jeu Aladdin (sous licence aussi) sur Super Nintendo. La version MegaDrive est largement meilleure de l'avis général.
40e film d'animation de Disney, Aladdin sorti en salles en 92 et inspiré des contes des 1001 nuits, présente le jeune héros Aladdin et ses amis dans la ville d'Agrabah.
De toute beauté, porté par de sublimes musiques, le film est un immense succès.
L'écran titre, fort coloré et reprenant le graphisme du titre de l'animé présente le jeu simplement et invite à lancer le jeu avec START ou d'aller fouiner dans le menu des options.
Une petite animation et un texte présentent le scénario du jeu qui est similaire à celui du film: le terrible Vizir Jafar, ivre de puissance, souhaite récupérer la place de sultan (comme son collègue Iznogoud) grâce à la lampe magique et au génie fourni dans le pack. Pour cela, il lui faut un p'tit gars innocent comme Aladdin.
Aladdin, passé pour mort, récupère la lampe, devient copain avec le génie et utilise sa magie pour se faire passer pour un prince et séduire la ravissante Jasmine.
Hélas, il faudra vite revenir à la vérité et lutter contre Jafar.
Graphiquement, le jeu impressionne. Les sprites sont de bonne taille et dessinés avec beaucoup de soin, le jeu est très coloré et on est vraiment en Arabie, dans la ville du Sultan, sur les toits, dans le désert puis, au détour d'une caverne, près de rivières de lave. Superbe.
L'animation est de bonne facture globalement, aucun ralentissement, pas de saccade, et surtout une animation des personnages (Aladdin mais aussi les ennemis) très réaliste. On pense à Prince of Persia...
Pour lutter avec ses ennemis, Aladdin dispose d'une barre de santé (fumée de la lampe) et de bonus:
Les bonus d'Aladdin:
- les pommes: ce sont les armes d’Aladdin en plus du sabre. Elles permettent des tirs à distance mais il faut les collecter.
- les joyaux qui permettent d’acheter au marchand une vie (5 joyaux) ou un souhait (10 joyaux). Le souhait est en fait une sorte de continu.
- les cœurs qui font évidemment remonter votre santé
- 1 UP (tête d'Aladdin)qui donne une vie supplémentaire.
- la tête d’Abu qui permet d’accéder à un niveau bonus où le singe doit récupérer des joyaux.
- la tête de génie pour accéder, en fin de niveau, au jeu qui vous permet de gagner des pommes, des joyaux, des vies ou rien du tout si vous tombez sur le faciès de Jafar.
- le vase en forme de Génie qui est un checkpoint.
- la bombe lampe de génie maléfique qui en explosant élimine les ennemis des environs.
- les oreilles de Mickey qui, si on ajuste la tête d'Aladdin pile dedans, donnent une vie en plus.
Le jeu contient dix niveaux (le marché, le désert, les toits de la ville, les prisons du palais, la caverne aux merveilles, la fuite de la caverne, le tapis volant, la lampe magique, le palais du sultan et le palais de Jafar) très différents et tous très joliment réalisés. Les images que je présente sont dans l'ordre des niveaux du jeu. Vous y voyez les 10 niveaux. Ici, les toits d'Agrabah:
La touche de David Perry est visible tout au long du jeu. Dès le début, le génie et le perroquet Yago s'amusent près du logo SEGA, les soldats du vizir se retrouvent en caleçon ou sautillent en se brulant sur des charbons ardents, le singe Abu qui saute sur certains ennemis... c'est très bien fait et amusant.
Les mouvements, très détaillés, soutiennent le réalisme du jeu et le rapproche clairement de l'animé ce qui est un gage de qualité.
Globalement, le jeu n'est pas très difficile mais il est évident qu'il n'était et n'est toujours pas destiné à de jeunes enfants. S'il est très simple de passer les deux ou trois premiers niveaux, après, le jeu se corse quand même pas mal et devient difficile à partir du tapis volant (où il faut bien connaitre le niveau pour s'en sortir). Il y a 3 niveaux de difficulté à choisir dans le menu des options: facile, médium et difficile. Je conseille aux gamers d'attaquer le jeu en mode difficile.
Au niveau de la jouabilité, les choses ne posent pas de problème. Aladdin répond au doigt et à l'oeil. Le lancer de pommes et le sabre sont rapides à utiliser, les sauts sont très précis et il n'y a aucun bug de collision à signaler. Aladdin dispose de différentes capacités comme grimper à la corde ou s'accrocher à des câbles horizontaux ou à des plafonds.
La musique, dans la veine de l'excellente bande originale du film, est de très bonne qualité et utilise pleinement les capacités sonores de la console 16 bits de SEGA. Le tout est en parfaite adéquation avec les niveaux et avec l'ambiance du jeu. Tantôt épique, gaie ou mélancolique, les thèmes sont propres et traités avec intelligence. Ils permettent de développer les émotions du joueur: ses sourires, ses doutes, ses craintes et son stress tout au long de l'aventure d'Aladdin.
Parfaite illustration du jeu, le niveau du tapis volant est un summum de qualité vidéoludique à l'époque du jeu. Le tapis est animé avec précision et rapidité, la maniabilité est excellente, la musique est entrainante, les couleurs sont chaudes et belles, le décor soigné et détaillé. Du très bon travail.
Le niveau de la lampe est un grand moment de délire avec beaucoup de références (il y en a ailleurs comme le crabe Sébastien de la petite sirène enfermé dans les geôles du palais) au film et à l'univers Disney. Le génie et ses folies sont omniprésents. Le niveau est difficile car les sauts demanderont beaucoup de précision.
Le jeu n'a pas de réel défaut majeur. On peut lui reprocher à la fois une certaine difficulté si on est un jeune joueur et une durée de vie limitée si on est un pur gamer. Cependant, avec ses niveaux de difficulté et son important facteur de rejouabilité, en font un jeu qui assure encore aujourd'hui.
Alors qu'il y a 10 niveaux, on ne compte que 5 boss bizarrement répartis (2 au troisième niveau puis 1 au cinquième, neuvième et dixième). Cependant, certains niveaux, comme celui du tapis volant, nécessite une excellente coordination et une bonne assimilation du level design.
Alors que retenir d'Aladdin sur MegaDrive ?
C'est un excellent jeu de plateformes et un bonheur à jouer. Graphiquement et au niveau de l'animation, c'est une réussite complète, le reste (jouabilité, musique, durée de vie) est aussi à la hauteur.
Mon avis: A côté des Sonic et de Castle of Illusion notamment, Aladdin mérite une place de choix dans la ludothèque de rétrogamer MegaDrive, ses atouts sont nombreux et il montre avec brio que bien exploiter une licence connue n'est pas une gageure.
SCENARIO : Aladdin traverse son univers pour lutter contre les plans du terrible vizir Jafar. Simple, fidèle à l'animé, et efficace.
GRAPHISMES : C'est superbe, coloré avec gout, et animé avec tout le talent de David Perry. Une réussite majeure de la MegaDrive !
SONS : Musiques variées, entrainantes et collant très bien à l'ambiance du jeu. C'est du tout bon. Les bruitages sont corrects aussi.
DUREE DE VIE: 10 niveaux, 5 boss, 3 niveaux de difficulté et une très bonne rejouabilité.
JOUABILITE : Aucun souci pour animer Aladdin, combattre, sauter, lancer, grimper... le pad noir de la console répond parfaitement.
NOTE FINALE : 9/10