Genre: basket délirant
Développeur: Iguana / Midway et édité par ACCLAIM
Console: Super Nintendo
Année de sortie : 1994
Dream team
1992, la célèbre équipe de basket américaine se balade aux jeux olympiques en ne perdant pas un seul match, en gagnant avec une moyenne de près de 50 points et sans un seul temps mort. Cette équipe de rêve composée de l'élite américaine (et quasi mondiale) de ce sport marque le paroxysme de la grande époque de la NBA. Les légendes étaient de grands bonhommes en short et aux chaussures multicolores. On adulait les Pippen, les Barkley, les Ewing ou le "magic" Johnson. Et puis il y avait le demi-dieu Jordan...
En 1994, nombreux sont les jeux de basket surfant plus ou moins sur le phénomène. Les garçons portaient des reebok Pump ou des Nike Air Jordan et collaient sur les murs de leur chambre des posters taille réelle de ces héros modernes.
Tecmo avait son Super NBA, EA était déjà sur le coup depuis 1989 et Nintendo mélangeait Basket et mode7.
Midway (connu pour la série des Mortal Kombat), Acclaim et Iguana sortent dans ce contexte, en 1994, un jeu de basket très particulier: NBA JAM !
Boom shakalaka
Pas de fioriture ici, l'écran titre est simple et annonce la couleur, on est devant un jeu de basket.
Le menu est très limité avec deux modes de jeu au choix qui se ressemblent énormément.
Tout de suite on remarque la première particularité du jeu: on joue en 2 contre 2 ! Clairement, nous ne sommes pas devant une simulation.
Ensuite, le regard se porte sur le choix des équipes avec toutes les grandes équipes de l'époque. Je pense aux Celtics, aux Knicks, aux Lakers et aux Bulls. D'ailleurs, on se rend compte que le mythique N°23 de cette dernière est absent !
Pas de Jordan dans NBA JAM...
Graphiquement maintenant, le jeu se contente d'un seul terrain de basket, extrêmement classique, avec des commentateurs en arrière plan puis le public. On aurait bien aimé avoir 2-3 terrains différents avec notamment un du genre Street Ball qui aurait été en adéquation avec le titre. Bon, tant pis.
Les joueurs sont grands (normal me direz-vous) mais pas tant que ça non plus et assez bien définis (on reconnait le travail de Midway). L'animation est fluide avec des mouvements naturels et réalistes. En même temps, animer uniquement 4 joueurs et un ballon n'est pas bien compliqué pour une 16bits.
No where to run
NBA JAM dispose de 3 grandes qualités :
La première est son dynamisme. Tout est fluide, instinctif et d'une rapidité exemplaire. On court sans cesse d'un bout à l'autre du terrain de jeu ballon en main, on passe, on tire, on va de notre panier pour défendre au panier adverse pour tirer ou faire un "dunk". Ce dynamisme se paye par contre par un manque absolu de stratégie. C'est de l'action pure et dure mais c'est logique étant donné l'origine arcade du titre et c'est même complètement assumé (barre de turbo qui se charge...).
Le deuxième point fort du jeu est sa jouabilité. C'est simple, très facile et rapide à prendre en main. On apprend vite à passer, tirer, sauter, intercepter, prendre la balle... c'est du tout bon. Là encore, il y a un revers à la médaille: le dosage de la difficulté est très mal pensé. La machine domine largement, réalise tout sans problème et ne fait presque aucune erreur. Les tirs à 3 points, les interceptions, les passes... tout est (trop) facile pour l'IA.
Du coup, on arrive à dominer mais jamais de beaucoup et on se fait vite remonter au score. On a l'impression que, parfois, on a le ballon plus par chance que par une manoeuvre habile. Cette impression varie d'ailleurs selon le score. Si on est dominé, on la ressent davantage que quand on domine. Le jeu semble ajuster ce facteur à la qualité du jeu de l'équipe d'en face.
Pourtant, il y a une option, Computer assistance, qui désactive en principe cet élément du gameplay. Mais le jeu devient alors très facile car l'IA ne montre presque aucune résistance.
Du coup, la jouabilité plaisante est contre-balancée par ce système de jeu et de difficulté un peu étrange et sans équilibre.
Au niveau des touches: A et B servent à tirer, X et Y servent à passer le ballon, L et R servent à courir.
Troisième qualité du jeu, son côté délirant. La fireball, quand 3 paniers à la suite sont marqués, permet au ballon de s'entourer de flammes (et de cramer le filet du panier) et d'accélérer un peu, les "dunks" sont parfois spectaculaires avec des sauts immenses et surréalistes (parfois en haut de l'écran, à deux fois la hauteur du panier) qui s'achèvent parfois en destruction du panneau de verre du panier. Globalement, jouer avec L ou R permet d'exacerber les capacités des joueurs.
Manette en main, on peut soit contrôler le même joueur soit contrôler toujours celui qui a la balle (option tag).
Space Jam
Durant les matchs, pas de musique. On en trouve dans les menus et elles sont plutôt sympathiques. Durant le jeu en lui-même on entend surtout les bruitages avec les bruits du public, les crissements des baskets sur le parquet, le rebond très réussi du ballon sur le sol ou sur contre le panneau du panier. Les voix sont aussi de bonne facture avec des interventions de Tim Kitzrow comme "ugly shit" ou "he's heating up" et bien sûr le cultissime "Boom shakalaka"
Là encore, c'est très arcade ! Les développeurs ont préféré la qualité à la quantité.
Vous avez bien compris que dans NBA JAM on est assez loin du basketball habituel. Peu de règles sont respectées.
Les coups à l'adversaire ne sont pas sanctionnés, pas de lancer franc, pas de sortie de ballon... il ne reste que le goaltending qui sanctionne le fait de taper la balle alors qu'elle s'apprête à entrer dans le panier et le shotlock violation (c'est à dire les 24 secondes pour tirer).
Le jeu en solo est intéressant mais terriblement limité: les quart temps sont de 3 minutes soit des matchs de 12 minutes. Il faut affronter et vaincre les 27 autres équipes. C'est exactement comme la version arcade du jeu sauf... sauf qu'il y a quand même un système de code donné après chaque match pour ne pas avoir à tout refaire à chaque fois. Les développeurs en ont d'ailleurs profité pour intégrer quelques codes délirants (turbo infini, fireball permanente et 12 personnages cachés parmi lesquels on trouve certains membre du staff du jeu, un joueur de foot ricain, un chanteur mais aussi Bill Clinton et Al Gore).
Le jeu à deux renforce sérieusement l'intérêt du jeu avec des parties (courtes) endiablées et qui peuvent vite partir en véritable ouragan.
Bien que très original et très libre dans sa vision du basket, NBA JAM a marqué son époque par sa réalisation hyper arcade, sa jouabilité et ses extravagances. Il n'est pas exempt de défauts mais il est un bon défouloir, seul et surtout à deux pour quelques parties rapides.
Mon avis: un titre unique en son genre, mythique à l'époque et qui permet de s'amuser simplement. Ce n'est pas un hit non plus mais un élément sport intéressant d'une ludothèque SNES.
SCENARIO : on doit battre les autres équipes (27).
GRAPHISMES : très pauvres et peu inspirés, la réalisation graphique est faible contrairement à l'animation qui est très rapide et fluide.
SONS : les musiques des menus sont correctes. On retiendra surtout les bruitages réussis et les voix très prenantes qui soutiennent le plaisir de jeu.
DUREE DE VIE: des matchs de 12 minutes, deux modes de jeu qui n'en forment qu'un, le mode 2 joueurs. C'est le minimum vital.
JOUABILITE : très réussie malgré la gestion déséquilibrée de la difficulté du jeu. On prend plaisir à jouer, c'est l'essentiel.
NOTE: 7/10