Année : 1995
Développeur : Grey Matter Interactive Studios
Editeur : Studio 3do
Nb joueurs : 1
Sorti sur : 3DO
INTRO :
Attention les aliens débarquent une fois de plus pour mettre le boxon dans l’espace infini, un seul héros peut venir a bout a lui tout seul de toute l’armada déferlante et enragée prête a tout pour éradiquer l’être humain…
Pfff quelle originalité j’ai déjà vu ça des centaines de fois, voyons voir si ce PHOENIX 3 arrivera à faire oublier tous les autres nombreux héros qui ont déjà sauvé la galaxie.
SCENARIO : (04 /10)
Est-il bien la peine de rentrer dans le détail de l’histoire qui est d’une banalité affligeante ?
Vous vous nommez Derek Freeman et le monde n’attend que vous pour le sauver des méchants extra terrestres Gral. A vous de parcourir les planètes avoisinantes et découvrir une arme ancienne, le Talon (?!) qui elle seule peut détruire les envahisseurs une bonne fois pour toutes…
REALISATION : (06 /10)
On a une bonne première impression en regardant les nombreuses vidéos d’introduction que la 3DO nous sert sans aucun ralentissement, les personnages sont incrustés dans de belles images de synthèse (en arrière plan), bon le jeu des acteurs est à vomir, mais c’est un gage de fabrique 3DO des FMV de l’époque, le contraire me décevrait particulièrement. Mention spéciale a l’acteur principal que l’on est censé incarner : clone hasardeux de Steven Seagal pour la coupe de cheveux avec la queue de cheval bien virile et grasse de gel qui ferait couiner de plaisir les adolescentes pré-pubères des années 90 fan de Patrick Bruel, le jeu d’acteur digne de « plus belle la vie » , cet air bovin et suffisant affiché en permanence perd un peu le joueur qui du coup ne sait pas très bien si le héros exprime un rictus douloureux de nouveau sodomite, la joie d’avoir explosé un alien véreux a coup de tatanes, ou l’envie subite d’aller acheter du pain en claquettes. Au total tout de même presque 35 minutes de cinématiques en FMV !
Les graphismes même du jeu ont assez inégaux, les parties en 2D sont assez corrects, les images des monstres digits ou du héros sont fins, sans trop de saccades d’animation, on arrive d’ailleurs a presque 40 ennemis différents au total (au sol ou en vol), un must pour l’époque sur ce genre de jeu.
Les décors sont variés et beaux, des plates formes en flammes en extérieur aux mines sombres infestées de vermine, tout ça nous caresse agréablement les mirettes.
Pour la partie en 3D par contre, le résultat est bien moins attrayant : malgré la possibilité de régler la luminosité dans le menu, tout est beaucoup trop sombre, pixélisé à outrance, on a parfois l’impression de jouer su PS1 ou Saturn tant les gros pâtés texturés nous embourbent les yeux de gros carrés bien vulgaires. Et bourrés de bugs clignotants.
Les deux phases de jeu sont heureusement entrecoupées assez souvent de belles scènes cinématiques, pas toujours très utiles pour la compréhension de l’histoire mais on a l’impression que les programmeurs étaient conscients de la mocheté générale du soft, incluant donc ces petits interludes sournoisement, permettant ainsi de ne pas avoir à subir une indigestion visuelle irrémédiable.
GAMEPLAY : ( 05/10)
Le jeu est donc découpé en deux phases distinctes :
Une partie plates formes en 2D ou il faut exterminer tout ce qui passera a portée de vos 5 armes différentes, on retrouve toute la panoplie du genre : sauts au dessus des flammes ou ravins sans fond, plates formes mouvantes, items disséminés un peu partout et passages cachés bien sûr…
Barre de vie, points cumulés, rien de bien extraordinaire, je conseille de jouer en mode facile car il n’est pas aisé de s’en sortir sans casser quelques manettes dans le mode le plus difficile.
La 2eme phase en 3D est un mix de wing commander et de colony wars mais en beaucoup plus moche et moins attrayant. C’est horriblement pixélisé, imprécis et les missions sont d’un intérêt discutable (aller au bout d’un tunnel tout sombre sans toucher les bords m’a plus évoqué mes ébats avec une star du X qu’une mission spatiale ou l’avenir du monde est entre mes mains), la destruction aveugle de mini vaisseaux qui se jettent bêtement sur vos canons cracheurs de mort ne relève pas beaucoup la motivation du joueur, ainsi que les autres épreuves du même acabit…
La manette 3DO n’étant d’ailleurs pas un modèle d’ergonomie et de précision, Manier le personnage est une horreur ! C’est le principal défaut du jeu.
Les sauts du personnage sont imprécis au possible, il arrive fréquemment de se retrouver empalé sur des piques alors qu’on pensait sauter au moins un mètre plus loin, ou bien de se retrouver grillé comme un steak, car le bouton saut a pris l’information en compte un peu tard, précipitant le pauvre Derek intentionnellement au beau milieu des flammes comme un suicidaire fan de l’immolation. Il est possible de faire courir ce dernier avec une des deux gâchettes, mais ce n’est pas pour ça qu’il sautera plus loin ! Utiliser ce mode augmentera la vitesse de l’animation du personnage qui aura la même démarche ridicule de robot avec un balai dans le rectum, mais en plus rapide, rappelant un peu les petits pas rapides d’un gars diarrhéique qui court au toilettes sans trop grandes enjambées sous peine qu’on le suive a la trace jusqu’au trône salvateur en porcelaine.
Ce défaut de maniabilité est légèrement corrigé avec le stick analogique (un des rares jeux compatibles), mais ce n’est pas franchement flagrant, peut être un peu plus agréable dans les phases 3D quand on pilote le vaisseau, juste parce qu’on a un peu plus l’impression de piloter pour de vrai avec un manche probablement.
SON : (07 /10)
Coté son tout est correct et ça redresse un peu la barre, la bande son est assez classique mais pas trop répétitive et sympa a écouter, les bruitages du jeu sont assez marrants (explosions « mouillées » de chair d’alien), cris divers, bruit des armes, toute la panoplie sonore du shoot qui se respecte.
DUREE DE VIE : (08/10)
Le jeu est assez long a finir, pas a cause du nombre de niveaux à boucler mais principalement a cause d’une maniabilité qui prolonge involontairement une durée de vie qui devrait se situer en gros entre trois et quatre heures… le jeu effectue une sauvegarde automatique a la fin de chaque niveau, et vous n’avez que 5 vies au départ, attention a ne pas les gaspiller !
CONCLUSION : (06 /10)
Un jeu beaucoup trop sombre et inégal graphiquement, a la maniabilité catastrophique, au scenario bancal, a la difficulté très mal dosée.
En clair, un jeu qui ne marquera pas l’histoire de la 3do…
VIDEO INTRO DU JEU & GAMEPLAY::