Le topic de la PS4

On se pince encore pour le croire. Quand on a passé le plus clair de son enfance sous perfusion de Dragon Ball Z, quand on a fantasmé de balancer des Kamehameha en joignant les deux paumes, quand on a lâché des liasses pour des Butôden et des Ultimate Battle 22 en pensant tenir non pas des daubes mais le Saint-Graal, voir tourner Dragon Ball FighterZ dans son salon a quelque chose d'irréel. C'est un peu comme si tous les astres s'étaient alignés pour nous conduire jusqu'à ce jour : les matinées pyjama devant le Club Dorothée, les anime comics raqués une fortune en boutique, les Carddass made in China rangées dans un vieux classeur, les VHS des films qu'on s'échange sous le manteau, la vie de rentier d'Akira Toriyama qui n'a jamais cessé d'alimenter la machine. Et puis, plus près de nous, la puissance de calcul des machines actuelles, mais aussi (et surtout ?) la polyvalence de l'Unreal Engine 4. Le moteur qui in fine a rendu ce miracle possible, en laissant s'exprimer tout le talent des artistes d'Arc System Works après vingt années mises au service de la baston. Comme une forme d'état de grâce, mais aussi de dévotion, qui les a sans doute poussés à décalquer toutes les séquences inoubliables de cette grande fresque pour toucher le coeur des fans. Parce qu'avant même de savoir ce qu'il a vraiment dans le bide, ce nouveau Dragon Ball est un choc visuel, et quiconque a déjà vibré pour la série ne peut que s'arrêter, sidéré, devant ce qui s'anime sous ses yeux

Comme l'a encore précisé récemment Oyamada-San, il sait pertinemment que la direction artistique de ce Secret of Mana risque de ne pas plaire à tout le monde. Est-ce une question de choix ou un aveu d'échec ? Difficile à dire de prime abord. Nul doute que ce design 3D tout mignon plaira à un très jeune public. Mais d'un autre côté, les fans ont en fond de gorge un goût amer, celui de la perte totale d'identité. Il faut dire que l'original, lors de sa sortie sur Super Nintendo en 1993, était avant tout connu pour ses qualités artistiques, notamment visuelles, qui se retrouvent pour ainsi dire dénaturées aujourd'hui. Tout laisserait donc penser qu'il s'agissait d'un choix volontaire, faisant rentrer le jeu dans une nouvelle génération... Sauf que voilà, le reste du développement ne semble pas du tout aller dans ce sens. Outre le temps de retard évident qu'accusent la 3D et les animations, ce Secret of Mana semble avoir joué la carte du rétro dans tous les autres domaines même là où, contrairement à la direction artistique, beaucoup de joueurs auraient pu espérer des améliorations.

Perturbant, parfois fatiguant, Dissidia Final Fantasy NT est un jeu d’arcade qui n’a pas été suffisamment reconditionné pour s’adapter au feeling console. Si sa plastique, son animation et sa bande-son sont savoureuses, et sauront satisfaire bon nombre de fans, sa progression bridée et son mode solo peu orthodoxe l’empêchent de convaincre sur la longueur. Indéniablement généreuse, parfois trop, l’expérience ne trouvera écho que chez celles et ceux qui n’ont pas peur de s’enfoncer dans les méandres du grinding, tout en ayant régulièrement deux potes sous la main. Car c’est véritablement en ligne que le jeu puise tout son intérêt.

Ce portage de Under Night In-Birth Exe Late[st] sur PlayStation 4 reste sur les acquis de son aîné avec un système de jeu toujours aussi fun et accessible qui plaira aux nouveaux comme aux férus de baston. Son casting, son gameplay et ses modes de jeux forment un package aussi complet que surprenant venant d’un studio d’à peine dix personnes. Cependant, si l’on pardonne les excès ou faiblesses du mode histoire tout en applaudissant le reste, on regrette des stages techniquement datés, un gameplay sans surprises et de nouveaux personnages pas toujours inspirés. Si cela n’enlève rien à ses qualités ludiques, n’en auront pour leur argent que ceux qui n’ont pas acheté l’épisode précédent, les mordus qui veulent à tout prix se mettre à jour et les curieux qui cherchent autre chose que kimonos et kamehamehas.

Avarice ? Orgueil ? Paresse ? L'aura commerciale de la licence The Seven Deadly Sins ne méritait sans doute pas que Bandai Namco se ruine sur le développement de ce Knights of Britannia, mais vous non plus. Imparfait techniquement et abominablement répétitif, ce jeu d'action PS4 n'est rien moins qu'une boucle d'une vingtaine de minutes et de quatre missions sans grand intérêt, que vous répéterez des heures durant pour débloquer les personnages et équipements nécessaires au mode Duel, qu'il serait malveillant de vous recommander au prix fort. En dépit de quelques séquences défouloir susceptibles de lever le nez des inconditionnels de la série, on ne saurait donc trop leur conseiller de réprimer l'achat compulsif et de guetter une baisse de prix considérable ainsi que l'ajout providentiel de contenu, pour dédommager au maximum l'inévitable déception qui les attend