Editeur : Hewson
Développeur : Raphaele Cecco
Support : Amstrad CPC, Spectrum, C64
Année : 1990
Je commence ce qui sera probablement le 1er chapitre d'une rétrospective Raphelle Cecco par le dernier jeu 8 bits créé par ce créateur culte de la fin des années 80 avec Deliverance : Stormlord 2 qui est paradoxalement le dernier sorti mais aussi un des moins connu de son prestigieux créateur sur 8 bits. Pourtant c'est à mon avis le plus abouti
Votre point de départ. On a vu pire.
En fait les araignées vous rendent service.
Deliverance : Stormlord 2 est sorti automne 90 sur CPC. Bien évidemment, aucun rapport avec le film éponyme de John Boorman.
Stormlord 1er du nom avait eu à sa sortie en 1989 son petit succès car en cette période charnière du début du crépuscule pour les micros 8 bits et de l'avènement inévitable des Amiga et Atari ST, les bonnes sorties communes aux 2 écoles n'étaient pas si courantes. Stormlord est un hit sur 8 bits, et a bien marqué les possesseurs de 16 bits, suffisamment pour être porté sur console un peu plus tard.
Stormlord a fait à sa sortie une forte impression pour ses graphismes somptueux et son style graphique un poil coquin. Je fais référence aux fées complètement dénudées que l'on y croisait régulièrement.
2 armes bonus d'un coup. Youpi.
Je n'ai besoin de personne sur le dos d'une dragonne.
Les seins à l'air c'est le paradis oui, mais en enfer cette fois-ci
Un 1er boss qui fait boing boing.
Un bonus-stage. No comment.
Une fée, c’est une mignonne créature, ce qu'elles ont perdu en pudeur elles l'ont gagné en poitrine, mais elles ne sont pas bien malignes. Elles ont encore une fois été capturées et cette fois-ci conduites directement en enfer. Stormlord doit reprendre du service, et les ramener jusqu'au paradis. La route sera longue, et même dans les cieux beaucoup de personnes ne semblent pas vouloir le retour des fées.
Il faut en sauver un maximum
Non, ce ne sont pas des écoliers des enfers.
Une chute de pierre. Dommage.
Araignée + démone nue. C'est une allégorie.
Stormlord était composé de 5 levels non linéaires, où il fallait de nombreux aller-retours dans le même niveau pour ramasser des objets selon le principe des Sorcery: pour ramasser un objet il faut lâcher celui que l'on tient, le tout pour secourir toutes les fées du level. Outre la difficulté de la tâche car certains choix étaient irréversibles (comme gâcher une clef pour ouvrir une porte sans fée derrière), le temps était de plus très limité.
Sa suite sera des plus linéaires, finie la quête d'objet pour avancer. Deliverance se divise en 3 gros levels, les 2e et 3e sont des parties autonomes accessibles séparemment via un mot de passe, un peu selon le modèle espagnol. Désormais les fées seront réparties tout au long du parcours et il ne faudra pas les manquer, elles ne resteront pas longtemps à l'écran. Et ça, c'est au début du jeu. Car une fois délivrées, les fées devront être escortées jusqu'au paradis et le parcours ne sera pas de tout repos, sans parler des démons qui reviendront régulièrement pour tenter de vous dérober une fée afin de la ramener en enfer.
On tire à la courte paille ?
La ruche. Bzzz bzzz (véridique).
Promis ma chérie je serai à la hauteur.
Bien évidemment les fées toutes nues sortant d'un pot que l'on croisait dans le 1er Stormlord ne sont plus de la fête, l'endroit ne s'y prête plus vraiment. Mais je vous rassure tout de suite, la série n'a pas été trahie et c'est ainsi que vous croiserez à la place des démones toutes aussi dévêtues sortant d'un puit. Et à part les ailes de fée et les petites cornes sur la tête, elles ont toujours les seins à l'air, C'est bonnet blanc et blanc bonnet (ne me demandez pas quelle taille). Ouf, elle a du bon la tradition.
Ca reste un Stormlord, les sauts au pixel près sont toujours là mais depuis le 1er épisode, notre héros a appris un truc bien sympa, le triple saut. Pas évident à maîtriser, mais cela offre énormément de possibilités. Attention à l'inertie pendant les chutes.
Encore un héros qui a peur de l'eau.
Un démon qui tente de vous subtiliser une fée. Faite-lui la peau.
Je dois de l'argent à quelqu'un ?
Le bestiaire est encore plus varié que lors du 1er épisode, un des plus riches en son genre, abeilles, têtes de mort, araignées, oeufs sur pattes (!), dragons, chauve-souris, revenants et j'en passe... Stormlord est un barbare donc il ne se bat pas en piégant ses ennemis dans des bulles ou leur jetant un arc-en-ciel. Il tire des projectiles, sorte de poussières d'étoile. Armement assez basique qu'il pourra compléter par des bonus tel différents types de bombes ou une arbalète.
Donc Stormlord progresse des enfers jusqu’au paradis avec des plate-formes difficiles à atteindre, des passages mortels où il faut sauter sur une plate-forme avant qu'elle ne disparaisse et autres rondins instables flottant sur l'eau (encore un héros de jeu vidéo qui ne sait pas nager, cela mériterait d'en faire une cause nationale). Du classique donc.... Mais aussi du shoot. Et oui Stormlord s'essaie légèrement au shoot, et horizontal qui plus est.
Un coeur pas content.
Le monde de glace, le paradis n'est plus loin.
Des crapauds. Désolé j'ai autre chose à embrasser sous la main.
Mais comment faire du shoot avec un barbare se promenant en enfer ? Rien de plus simple: à plusieurs reprises des oeufs tomberont du ciel. En vieux routier vous voulez tout de suite les détruire parce que dans Stormlord 1er du nom c'était typiquement le truc à perdre une vie au moindre contact ou pire encore à en voir éclore une bestiole un peu trop entreprenante. Et bien plus ici. Ramassez des oeufs et vous verrez la petite dragonne qui les a pondus vous proposer de vous servir de destrier. Donc tout au long des mondes notre héros se prendra plusieurs fois pour Eragon. La bébette a une jolie puissance de feu, et peut même lâcher des bombes dévastatrices qui ne sont rien d'autres que des oeufs ! Une fois le dragon maitrisé, les phases de shoot sont presque à considérer comme un petit intermède permettant de souffler un peu. Autre nouveauté, Stormlord aura non seulement régulièrement des boss à affronter, mais aussi les éléments : chutes de pierre, foudre, orages, même des météorites…
L'entrée du paradis. Un faux air de Rainbow Island.
Et que serait un Stormlord sans son bonus stage avec ses fées qui se promènent toutes nues ? Là il a évolué quelque peu depuis le 1er épisode. Ici, pour chaque fée précédemment libérée il faudra essayer de l’attraper pour qu'elle vous offre une pièce d'or. Avec 2 pièces vous obtenez une vie supplémentaire. Mais les fées ne volent pas à portée de saut. Qu'à cela ne tienne, pendant ces stages, le bouton de feu fait apparaître un gros coeur (!) sur lequel vous pouvez grimper et se constituer ainsi un petit escalier tout mimi. Attention toutefois, les coeurs ne restent pas ad vitam. Histoire de pimenter un peu le challenge, très vite un dragon volant se promènera sur l'écran, tout contact avec lui signifiera la fin du bonus stage.
Une suite plutôt bien gaulée
Faites-vous des amis en période migratoire.
Graphiquement Deliverance est magnifique, c'est indiscutable. Encore faut-il avoir joué plus de 2 écrans pour s'en rendre compte. En effet l'environnement infernal n'est pas le plus propice au talent de Raphaele Cecco en matière de manipulation de pixels. Avec la variété des paysages les graphismes n'en deviennent que plus magnifiques et très vite le mode 0 (16 couleurs) et la palette du CPC s’expriment comme rarement. J'ai une préférence toute particulière pour le passage dans la ruche et le monde de glace, vraiment superbes. Outre sa variété la palette des monstres étonne par sa qualité : tous les adversaires sont merveilleusement bien dessinés, animés et sonorisés.
Ne rigolez pas, ils sont redoutables.
Votre précédent carnage a quelque peu excité ces boss.
Parlons-en du son. La partie sonore est sans surprise pour un jeu anglais, identique à celle de la version Spectrum. Tous les jeux CPC de Raphaelle Cecco sont sonorisés par Dave Rogers. Franchement ce monsieur est bon dans sa partie: il a déjà des hits tels que Cybernoid 1&2, Exolon et bien sûr Stormlord à son palmarès... Et il est doué le bonhomme. Deliverance ne déroge pas à cette règle et sa musique d'introduction est somptueuse. Et à l'instar de Stormlord 1er du nom, cela n'en rend l'absence de musiques pendant le jeu que plus scandaleuse. Toutefois, les bruitages sont de qualité et variés: les projectiles, les monstres, les bonus etc... Absolument tout est sonorisé. On aura même droit à un petit jingle quand le dragon arrive ou quand on s'apprête à affronter un boss. Sorti à une époque où cet aspect était souvent bâclé sur Amstrad, ce petit côté travail artisanal est des plus réjouissant. Car à côté de cela Ocean avec pourtant plus de moyens a par exemple recyclé les mêmes bruitages sans complexe pendant près de 4 ans (Robocop, Les Simpsons, WWF, Terminator 2, Total Recall...).
Ce sous-boss est un fait un hommage à Asteroids
La maniabilité n'est pas simple au 1er abord, surtout la façon d'appréhender les sauts. Avant de pleurer devant votre émulateur comprenez que c'est un jeu qui se joue au joystick. Gauche, droite, on se baisse, on saute (en allant vers le haut. Et oui vous êtes sur micro !). La gestion des sprites s'est également nettement améliorée, notamment la partie chevauchement. L'artwork est superbe, tellement que l'on aurait bien aimé l'avoir en poster (on sous-estime l'impact d'une belle boîte tenue entre les mains sur l'acte d'achat). Il est nettement supérieur à celui de Stormlord. Moi je n'ai qu'un seul regret: l'absence d'une bonne image de fin bien dans le thème avec de la fée dénudée façon sainte nitouche, le tout sur fond musical. On ne se refait pas.
Un peu plus près des étoiles...
Des météorites rien que ça.
Bref, j'ai vu des seins sur Amstrad
Vu le marché 8 bits en France à l'époque, seule la version Amstrad est arrivée jusqu'à nous. Peu promu, mal distribué en dehors des vpcistes et arrivant en même temps que les CPC+/GX4000 et accessoirement la Megadrive, Deliverance n'a pas eu la chance qu'il méritait et a été snobé par une actualité fort chargée. Il ne tient qu'à vous de corriger cela. Il aura tout de même été bien noté dans les mensuels A100%, Amstar ou Joystick. Même Tilt & Micro News, pourtant loin d'être tendres avec le CPC, ont plutôt apprécié la suite des aventures de Stormlord. Pourtant on devine à la (re)lecture de leurs tests qu'ils ne sont pas allés bien loin dans l'aventure: description du jeu et screenshots uniquement situés dans les enfers notamment. Ca plus une disponibilité loin d'avoir été massive chez les revendeurs et l'on se retrouve une fois encore avec un hit injustement sous-estimé.
Le boss de fin. Un brin jalouse.
Vous voila enfin arrivé.
Le jeu est très difficile, le genre de challenge auquel on n'est plus habitué de nos jours. Dans ce cas je préciserai que les vies infinies ce n'est pas fait pour les chiens. Loin des portages baclés issus des micros 16 bits ou de l'arcade, vous trouverez en Deliverance un de ces derniers grands jeux conçus avec amour sur 8 bits pour les 8 bits. Et ça, ce n'est pas rien.
Comparatif exclusif: blonde ou rousse ?
D'un côté vous avez la fée de Stormlord, nue sortant d'un pot, s'accrochant à son lière telle une strip-teaseuse avec sa barre de métal. De l'autre une démone, les yeux moins racoleurs sortant d'un puit et tenant un gadget sado-maso dans les mains. A vous de choisir.
SCENARIO : un prétexte pour se rincer (un peu) l'oeil.
GRAPHISMES : un environnement magnifique, des animations toutes plus jolies les uns que les autres.
SONS : une musique excellente et des bruitages parmi les meilleurs de la machine.
JOUABILITE : le barbare répond au ¼ de tour, attention au triple saut pas évident. Joystick obligatoire.
DUREE DE VIE : le jeu est dur, très dur, mais mérite le détour.
Trivia à 2 balles:
Raphaele Cecco aimait bien faire des cheat-mode d'obsédé sexuel dans ses jeux (comme redéfinir les touches du clavier avec ORGY ou YXES... ). Selon la légende, uniquement pour se faire un peu de publicité à peu de frais. Pour Deliverance selon Amstrad 100% il fallait taper "I like sex" pendant le chargement du jeu. Peut-être a-t-il été censuré peu avant la duplication parce que les versions commerciales n'ont pas eu ce cheat-mode, il fallait se contenter du mot "multiple" une fois le jeu chargé. En cherchant bien on peut trouver dans ce mot une référence scabreuse.
Sortir fin 90 un jeu non-budget sur Amstrad/C64/Spectrum uniquement il n'y a avait en Angleterre et par une petite structure comme Hewson pour tenter cela. D'autant plus que le titre est ambitieux. Cette absence de développement 16 bits en parallèle était d'autant plus surprenante quand on sait que Stormlord aura eu les honneurs d'une sortie Megadrive (aux USA et au Japon uniquement), un privilège réservé à peu de jeux d'action issus des micro-ordinateurs. Ce portage Megadrive sera distribué par l'éditeur Accolade pour les versions occidentales (éditeur en conflit avec Sega). Au Japon il sera commercialisé sous le label Microworld, spécialisé dans les jeux occidentaux issus des micros 16 bits (Baby Jo et Jim Power sur Nec par exemple).
Hewson fermera ses portes en 1991. Toutefois, en 92, 21st Century, éditeur anglais fondé par des anciens de Hewson sortira sur Amiga, ST et même MAC (!) un Deliverance différent en tout point. La version 16 bits de Deliverance est en fait un sympathique clone de Gods agrémenté de quelques phases de shoot horizontal.
Certaines éditions du jeu avaient comme goodies un auto-collant (youpi!).
La version C64 de Deliverance a d'autres chiptunes que les versions CPC/Spectrum et elles sont superbes. A découvrir.
Hewson ayant fermé ses portes en 1991, Deliverance sur 8 bits n'apparait dans aucune compilation (même dans la fameuse Cecco Collection) et n'a jamais bénéficié à ma connaissance d'une réédition budget (éventuellement en Espagne mais alors uniquement à l'initiative de son distributeur). Sur CPC, la 1ère des 3 parties a été distribuée via les services de téléchargement minitel d'Azursoft (Amcharge,ACPC...), un système où l'on pouvait acheter ou louer un jeu via un minitel relié au CPC, le prix du jeu étant celui de la communication téléphonique (en 3615 je précise). Pourquoi uniquement la partie 1 ? On suppose que la mise à disposition des 2 autres devaient être sur les rails au moment où l'ajout de nouveaux jeux sur le site avait été gelé vers 93.
Développeur : Raphaele Cecco
Support : Amstrad CPC, Spectrum, C64
Année : 1990
Je commence ce qui sera probablement le 1er chapitre d'une rétrospective Raphelle Cecco par le dernier jeu 8 bits créé par ce créateur culte de la fin des années 80 avec Deliverance : Stormlord 2 qui est paradoxalement le dernier sorti mais aussi un des moins connu de son prestigieux créateur sur 8 bits. Pourtant c'est à mon avis le plus abouti
Votre point de départ. On a vu pire.
En fait les araignées vous rendent service.
Deliverance : Stormlord 2 est sorti automne 90 sur CPC. Bien évidemment, aucun rapport avec le film éponyme de John Boorman.
Stormlord 1er du nom avait eu à sa sortie en 1989 son petit succès car en cette période charnière du début du crépuscule pour les micros 8 bits et de l'avènement inévitable des Amiga et Atari ST, les bonnes sorties communes aux 2 écoles n'étaient pas si courantes. Stormlord est un hit sur 8 bits, et a bien marqué les possesseurs de 16 bits, suffisamment pour être porté sur console un peu plus tard.
Stormlord a fait à sa sortie une forte impression pour ses graphismes somptueux et son style graphique un poil coquin. Je fais référence aux fées complètement dénudées que l'on y croisait régulièrement.
2 armes bonus d'un coup. Youpi.
Je n'ai besoin de personne sur le dos d'une dragonne.
Les seins à l'air c'est le paradis oui, mais en enfer cette fois-ci
Un 1er boss qui fait boing boing.
Un bonus-stage. No comment.
Une fée, c’est une mignonne créature, ce qu'elles ont perdu en pudeur elles l'ont gagné en poitrine, mais elles ne sont pas bien malignes. Elles ont encore une fois été capturées et cette fois-ci conduites directement en enfer. Stormlord doit reprendre du service, et les ramener jusqu'au paradis. La route sera longue, et même dans les cieux beaucoup de personnes ne semblent pas vouloir le retour des fées.
Il faut en sauver un maximum
Non, ce ne sont pas des écoliers des enfers.
Une chute de pierre. Dommage.
Araignée + démone nue. C'est une allégorie.
Stormlord était composé de 5 levels non linéaires, où il fallait de nombreux aller-retours dans le même niveau pour ramasser des objets selon le principe des Sorcery: pour ramasser un objet il faut lâcher celui que l'on tient, le tout pour secourir toutes les fées du level. Outre la difficulté de la tâche car certains choix étaient irréversibles (comme gâcher une clef pour ouvrir une porte sans fée derrière), le temps était de plus très limité.
Sa suite sera des plus linéaires, finie la quête d'objet pour avancer. Deliverance se divise en 3 gros levels, les 2e et 3e sont des parties autonomes accessibles séparemment via un mot de passe, un peu selon le modèle espagnol. Désormais les fées seront réparties tout au long du parcours et il ne faudra pas les manquer, elles ne resteront pas longtemps à l'écran. Et ça, c'est au début du jeu. Car une fois délivrées, les fées devront être escortées jusqu'au paradis et le parcours ne sera pas de tout repos, sans parler des démons qui reviendront régulièrement pour tenter de vous dérober une fée afin de la ramener en enfer.
On tire à la courte paille ?
La ruche. Bzzz bzzz (véridique).
Promis ma chérie je serai à la hauteur.
Bien évidemment les fées toutes nues sortant d'un pot que l'on croisait dans le 1er Stormlord ne sont plus de la fête, l'endroit ne s'y prête plus vraiment. Mais je vous rassure tout de suite, la série n'a pas été trahie et c'est ainsi que vous croiserez à la place des démones toutes aussi dévêtues sortant d'un puit. Et à part les ailes de fée et les petites cornes sur la tête, elles ont toujours les seins à l'air, C'est bonnet blanc et blanc bonnet (ne me demandez pas quelle taille). Ouf, elle a du bon la tradition.
Ca reste un Stormlord, les sauts au pixel près sont toujours là mais depuis le 1er épisode, notre héros a appris un truc bien sympa, le triple saut. Pas évident à maîtriser, mais cela offre énormément de possibilités. Attention à l'inertie pendant les chutes.
Encore un héros qui a peur de l'eau.
Un démon qui tente de vous subtiliser une fée. Faite-lui la peau.
Je dois de l'argent à quelqu'un ?
Le bestiaire est encore plus varié que lors du 1er épisode, un des plus riches en son genre, abeilles, têtes de mort, araignées, oeufs sur pattes (!), dragons, chauve-souris, revenants et j'en passe... Stormlord est un barbare donc il ne se bat pas en piégant ses ennemis dans des bulles ou leur jetant un arc-en-ciel. Il tire des projectiles, sorte de poussières d'étoile. Armement assez basique qu'il pourra compléter par des bonus tel différents types de bombes ou une arbalète.
Donc Stormlord progresse des enfers jusqu’au paradis avec des plate-formes difficiles à atteindre, des passages mortels où il faut sauter sur une plate-forme avant qu'elle ne disparaisse et autres rondins instables flottant sur l'eau (encore un héros de jeu vidéo qui ne sait pas nager, cela mériterait d'en faire une cause nationale). Du classique donc.... Mais aussi du shoot. Et oui Stormlord s'essaie légèrement au shoot, et horizontal qui plus est.
Un coeur pas content.
Le monde de glace, le paradis n'est plus loin.
Des crapauds. Désolé j'ai autre chose à embrasser sous la main.
Mais comment faire du shoot avec un barbare se promenant en enfer ? Rien de plus simple: à plusieurs reprises des oeufs tomberont du ciel. En vieux routier vous voulez tout de suite les détruire parce que dans Stormlord 1er du nom c'était typiquement le truc à perdre une vie au moindre contact ou pire encore à en voir éclore une bestiole un peu trop entreprenante. Et bien plus ici. Ramassez des oeufs et vous verrez la petite dragonne qui les a pondus vous proposer de vous servir de destrier. Donc tout au long des mondes notre héros se prendra plusieurs fois pour Eragon. La bébette a une jolie puissance de feu, et peut même lâcher des bombes dévastatrices qui ne sont rien d'autres que des oeufs ! Une fois le dragon maitrisé, les phases de shoot sont presque à considérer comme un petit intermède permettant de souffler un peu. Autre nouveauté, Stormlord aura non seulement régulièrement des boss à affronter, mais aussi les éléments : chutes de pierre, foudre, orages, même des météorites…
L'entrée du paradis. Un faux air de Rainbow Island.
Et que serait un Stormlord sans son bonus stage avec ses fées qui se promènent toutes nues ? Là il a évolué quelque peu depuis le 1er épisode. Ici, pour chaque fée précédemment libérée il faudra essayer de l’attraper pour qu'elle vous offre une pièce d'or. Avec 2 pièces vous obtenez une vie supplémentaire. Mais les fées ne volent pas à portée de saut. Qu'à cela ne tienne, pendant ces stages, le bouton de feu fait apparaître un gros coeur (!) sur lequel vous pouvez grimper et se constituer ainsi un petit escalier tout mimi. Attention toutefois, les coeurs ne restent pas ad vitam. Histoire de pimenter un peu le challenge, très vite un dragon volant se promènera sur l'écran, tout contact avec lui signifiera la fin du bonus stage.
Une suite plutôt bien gaulée
Faites-vous des amis en période migratoire.
Graphiquement Deliverance est magnifique, c'est indiscutable. Encore faut-il avoir joué plus de 2 écrans pour s'en rendre compte. En effet l'environnement infernal n'est pas le plus propice au talent de Raphaele Cecco en matière de manipulation de pixels. Avec la variété des paysages les graphismes n'en deviennent que plus magnifiques et très vite le mode 0 (16 couleurs) et la palette du CPC s’expriment comme rarement. J'ai une préférence toute particulière pour le passage dans la ruche et le monde de glace, vraiment superbes. Outre sa variété la palette des monstres étonne par sa qualité : tous les adversaires sont merveilleusement bien dessinés, animés et sonorisés.
Ne rigolez pas, ils sont redoutables.
Votre précédent carnage a quelque peu excité ces boss.
Parlons-en du son. La partie sonore est sans surprise pour un jeu anglais, identique à celle de la version Spectrum. Tous les jeux CPC de Raphaelle Cecco sont sonorisés par Dave Rogers. Franchement ce monsieur est bon dans sa partie: il a déjà des hits tels que Cybernoid 1&2, Exolon et bien sûr Stormlord à son palmarès... Et il est doué le bonhomme. Deliverance ne déroge pas à cette règle et sa musique d'introduction est somptueuse. Et à l'instar de Stormlord 1er du nom, cela n'en rend l'absence de musiques pendant le jeu que plus scandaleuse. Toutefois, les bruitages sont de qualité et variés: les projectiles, les monstres, les bonus etc... Absolument tout est sonorisé. On aura même droit à un petit jingle quand le dragon arrive ou quand on s'apprête à affronter un boss. Sorti à une époque où cet aspect était souvent bâclé sur Amstrad, ce petit côté travail artisanal est des plus réjouissant. Car à côté de cela Ocean avec pourtant plus de moyens a par exemple recyclé les mêmes bruitages sans complexe pendant près de 4 ans (Robocop, Les Simpsons, WWF, Terminator 2, Total Recall...).
Ce sous-boss est un fait un hommage à Asteroids
La maniabilité n'est pas simple au 1er abord, surtout la façon d'appréhender les sauts. Avant de pleurer devant votre émulateur comprenez que c'est un jeu qui se joue au joystick. Gauche, droite, on se baisse, on saute (en allant vers le haut. Et oui vous êtes sur micro !). La gestion des sprites s'est également nettement améliorée, notamment la partie chevauchement. L'artwork est superbe, tellement que l'on aurait bien aimé l'avoir en poster (on sous-estime l'impact d'une belle boîte tenue entre les mains sur l'acte d'achat). Il est nettement supérieur à celui de Stormlord. Moi je n'ai qu'un seul regret: l'absence d'une bonne image de fin bien dans le thème avec de la fée dénudée façon sainte nitouche, le tout sur fond musical. On ne se refait pas.
Un peu plus près des étoiles...
Des météorites rien que ça.
Bref, j'ai vu des seins sur Amstrad
Vu le marché 8 bits en France à l'époque, seule la version Amstrad est arrivée jusqu'à nous. Peu promu, mal distribué en dehors des vpcistes et arrivant en même temps que les CPC+/GX4000 et accessoirement la Megadrive, Deliverance n'a pas eu la chance qu'il méritait et a été snobé par une actualité fort chargée. Il ne tient qu'à vous de corriger cela. Il aura tout de même été bien noté dans les mensuels A100%, Amstar ou Joystick. Même Tilt & Micro News, pourtant loin d'être tendres avec le CPC, ont plutôt apprécié la suite des aventures de Stormlord. Pourtant on devine à la (re)lecture de leurs tests qu'ils ne sont pas allés bien loin dans l'aventure: description du jeu et screenshots uniquement situés dans les enfers notamment. Ca plus une disponibilité loin d'avoir été massive chez les revendeurs et l'on se retrouve une fois encore avec un hit injustement sous-estimé.
Le boss de fin. Un brin jalouse.
Vous voila enfin arrivé.
Le jeu est très difficile, le genre de challenge auquel on n'est plus habitué de nos jours. Dans ce cas je préciserai que les vies infinies ce n'est pas fait pour les chiens. Loin des portages baclés issus des micros 16 bits ou de l'arcade, vous trouverez en Deliverance un de ces derniers grands jeux conçus avec amour sur 8 bits pour les 8 bits. Et ça, ce n'est pas rien.
Comparatif exclusif: blonde ou rousse ?
D'un côté vous avez la fée de Stormlord, nue sortant d'un pot, s'accrochant à son lière telle une strip-teaseuse avec sa barre de métal. De l'autre une démone, les yeux moins racoleurs sortant d'un puit et tenant un gadget sado-maso dans les mains. A vous de choisir.
SCENARIO : un prétexte pour se rincer (un peu) l'oeil.
GRAPHISMES : un environnement magnifique, des animations toutes plus jolies les uns que les autres.
SONS : une musique excellente et des bruitages parmi les meilleurs de la machine.
JOUABILITE : le barbare répond au ¼ de tour, attention au triple saut pas évident. Joystick obligatoire.
DUREE DE VIE : le jeu est dur, très dur, mais mérite le détour.
Trivia à 2 balles:
Raphaele Cecco aimait bien faire des cheat-mode d'obsédé sexuel dans ses jeux (comme redéfinir les touches du clavier avec ORGY ou YXES... ). Selon la légende, uniquement pour se faire un peu de publicité à peu de frais. Pour Deliverance selon Amstrad 100% il fallait taper "I like sex" pendant le chargement du jeu. Peut-être a-t-il été censuré peu avant la duplication parce que les versions commerciales n'ont pas eu ce cheat-mode, il fallait se contenter du mot "multiple" une fois le jeu chargé. En cherchant bien on peut trouver dans ce mot une référence scabreuse.
Sortir fin 90 un jeu non-budget sur Amstrad/C64/Spectrum uniquement il n'y a avait en Angleterre et par une petite structure comme Hewson pour tenter cela. D'autant plus que le titre est ambitieux. Cette absence de développement 16 bits en parallèle était d'autant plus surprenante quand on sait que Stormlord aura eu les honneurs d'une sortie Megadrive (aux USA et au Japon uniquement), un privilège réservé à peu de jeux d'action issus des micro-ordinateurs. Ce portage Megadrive sera distribué par l'éditeur Accolade pour les versions occidentales (éditeur en conflit avec Sega). Au Japon il sera commercialisé sous le label Microworld, spécialisé dans les jeux occidentaux issus des micros 16 bits (Baby Jo et Jim Power sur Nec par exemple).
Hewson fermera ses portes en 1991. Toutefois, en 92, 21st Century, éditeur anglais fondé par des anciens de Hewson sortira sur Amiga, ST et même MAC (!) un Deliverance différent en tout point. La version 16 bits de Deliverance est en fait un sympathique clone de Gods agrémenté de quelques phases de shoot horizontal.
Certaines éditions du jeu avaient comme goodies un auto-collant (youpi!).
La version C64 de Deliverance a d'autres chiptunes que les versions CPC/Spectrum et elles sont superbes. A découvrir.
Hewson ayant fermé ses portes en 1991, Deliverance sur 8 bits n'apparait dans aucune compilation (même dans la fameuse Cecco Collection) et n'a jamais bénéficié à ma connaissance d'une réédition budget (éventuellement en Espagne mais alors uniquement à l'initiative de son distributeur). Sur CPC, la 1ère des 3 parties a été distribuée via les services de téléchargement minitel d'Azursoft (Amcharge,ACPC...), un système où l'on pouvait acheter ou louer un jeu via un minitel relié au CPC, le prix du jeu étant celui de la communication téléphonique (en 3615 je précise). Pourquoi uniquement la partie 1 ? On suppose que la mise à disposition des 2 autres devaient être sur les rails au moment où l'ajout de nouveaux jeux sur le site avait été gelé vers 93.
Dernière édition par kawickboy le Sam 6 Oct - 16:57, édité 1 fois