Genre: Course / action
Développeur: Electronics Arts
Console: SEGA MegaDrive
Année de sortie : 1991
Born to be wild !
Si on met un rétrogamer dans une petite pièce sombre, qu'on l'assoie inconfortablement sur une chaise d'acier froid, qu'on lui braque dans les yeux une énorme lampe capable de cramer la rétine aussi surement que le décolleté de Kelly Brook et qu'on lui demande à quel jeu il pense si on lui dit "Megadrive" et "Moto"... il répondra soit Hang On soit Road Rash.
Car, si Hang On est LE classique SEGA de la moto et un grand jeu dans l'absolu, Road Rash, par sa philosophie décalée (et ce n'est pas peu dire) a laissé des traces indélébiles, comme des cicatrices de chaine métallique en pleine tête.
Réalisé et édité par EA (qu'on ne présente plus) en 91 (mais en 92 au Japon) sur la sombre 16bits de SEGA, Road Rash est un jeu de course mais aussi d'action dans lequel on pilote une moto mais... pas seulement.
Le jeu a connu deux suites sur MegaDrive et a été adapté (directement ou en remake) sur pas mal de machines: ST et Amiga en 92, Master System, GameBoy, GameGear, 3DO et MegaCD en 94, PlayStation et Saturn en 96 et GameBoy Color en 2000. Notez la version Nintendo 64 : Road Rash 64 et Road Rash : Jailbreak sur Playstation et GameBoy Advance. Ce dernier étant le 6e et dernier Road Rash en date.
Après un écran titre minimal qui reprend l'image de la couverture de la boite (les moins myopes remarqueront la pixellisation), on découvre que le jeu contient cinq environnements (dont je parlerai plus loin) et on attaque les choses sérieuses.
Road Rash nous propose de participer à des courses de moto mais il est possible d'utiliser la violence pour déstabiliser (c'est le cas de le dire) les adversaires.
Du coup, le sympathique pilote que le joueur incarne est doté d'une barre de vie (et d'une barre de fer). D'ailleurs, la moto aussi en a une !
On début avec une bécane gentillette mais pas bien rapide et il va falloir être performant pour accéder à mieux.
Tonnerre Mécanique
On remarque que la partie inférieure de l'écran rassemble les informations importantes: la vitesse, la position dans la course, le temps passé, les rétroviseurs, les miles parcourus, les barres de santé du pilote, de sa monture mécanique mais aussi celle du concurrent le plus proche.
Au-dessus, la route défile sur un paysage qui varie (peu) selon l'environnement.
Graphiquement, on constate d'abord la densité de l'affichage. Il y a vraiment beaucoup d'éléments qui bougent, sur la route mais aussi en dehors. Les arbres, les animaux, les gens, les panneaux... forment des décors qui sont loin d'être vides. Ensuite, sur la route, entre les motards, les policiers et les voitures, il y a de quoi faire aussi.
C'est assez bien réalisé dans l'ensemble avec une palette de couleurs assez limitée mais bien utilisée dans l'ensemble. Les motos et les pilotes sont reconnaissables et assez grands, c'est bien.
L'animation est bonne même s'il y a des saccades notamment au niveau des zooms de sprites qui ne sont pas fluides. Du coup, cela peut déformer certains éléments mais on n'est pas là pour regarder le paysage non plus.
Plus important, la sensation de vitesse est bien rendue. L'ensemble du jeu est rapide.
Ne pensez pas que le jeu se limite à 5 courses juste parce qu'il n'existe que 5 environnements.
D'abord, les environnements sont Sierra Nevada, Pacific Coast, Redwood Forest, Palm desert et Grass Valley. Visuellement, les différences sont plus ou moins grandes, ça va de la couleur de l'herbe ou du sable aux éléments d'arrière plan (plaines, forêts, montagnes, dunes...).
Pour passer d'une course à l'autre, il faut terminer dans les 4 premiers. Une fois les 5 environnements parcourus une fois, on les refait mais en "niveau 2" c'est à dire dans une version un peu plus difficile, plus rapide et plus longue.
Et ça continue ainsi jusqu'au niveau 5.
Si vos souvenirs de CE2 sont encore là, ça nous fait 5x5=25 courses !
Ajoutons à ce tableau la présence de mots de passe à la fin de chaque course. Cela ne semble pas bien justifié au départ mais une fois au niveau 3 et plus, avec des courses qui sont deux à trois plus longues qu'en niveau 1, avec des vitesses importantes, des concurrents nombreux et hargneux, ça devient indispensable pour ne pas tout se retaper.
Road Runner
Les courses ne sont pas de tout repos.
D'abord, il y a les concurrents qui sont eux aussi violents et qui n'hésiteront pas à utiliser leurs poings, pieds, matraque, baramine, chaîne... pour vous atteindre.
Ensuite, il y a les obstacles sur (voitures, huile, sable...) et à-côté de la route (arbres, vaches, panneaux...) qui risquent de vous envoyer au sol avec une jolie cascade à la clef.
D'ailleurs, lors d'une chute, vous contrôlez brièvement le pilote jusqu'à sa moto. Mais le temps file... et il n'y a pas que le temps !
Et pour finir, il y a la police qui ne trouvera rien de mieux à faire que de vous poursuivre et de vous arrêter (surtout si vous chutez près d'eux, ils détestent ça).
Petits points amusants, les noms :
- les concurrents ont des noms de brutes dignes de Street Of Rage ou Final Fight: Spike, Butch, Dread, Viper, Grubb ou encore le boss Helldog.
Il y a aussi Biff, Slater, Sergio, Ikira et surtout Natasha. Certains donnent des conseils...
- les policiers sont... irlandais : O'Leary, O'Rourke, O'Shea, O'Connor, Flynn .
Si la santé du pilote remonte lentement, ce n'est pas le cas de celle de la moto qui accuse chaque chute lourdement et qui, si elle atteint zéro, met fin à la course.
La difficulté augmente peu à peu dans le jeu et la vitesse des concurrents avec elle. Pour suivre, il faut changer de moto et aller vers des modèles de plus en plus puissants et véloces.
Pour cela, il faut les acheter. Il y en a 10 en tout en vente jusqu'à la terrible Diablo qui coûte 25000$.
On gagne de l'argent en terminant les courses (mieux on est classé, mieux on est payé) mais on en perd aussi en se faisant arrêter par la police ou en détruisant sa moto.
Route 666
Côté musical, pas de rock alternatif mais des compositions de Rob Hubbard (que les amateurs de Commodore 64 connaissent sûrement) plutôt réussies. L'ensemble, très rétro aujourd'hui, est bien dynamique et colle à l'ambiance des courses. Il est possible de couper ces musiques pour profiter des bruits des moteurs.
Les bruitages, d'ailleurs, sont sympathiques avec des petites voix digitalisées (y compris un meuglement de vache), des moteurs différents et des bruits d'impacts lors des chocs. Du tout bon.
Pour l'instant, le bilan est très positif mais les choses se gâtent avec le gameplay :
Le jeu va vite mais parfois un peu trop vite par rapport à la maniabilité des bécanes. Avec un modèle puissant et rapide mais pas forcément super maniable, on a l'impression de survoler la route sans plus tout à fait tout contrôler.
Certains obstacles aussi apparaissent très tard et sont parfois presque inévitables.
Au niveau des contrôles, si tout est simple, il faut quand même un petit temps pour avoir le bon timing au moment de frapper un concurrent, c'est assez précis. Encore plus si on lui prend son arme.
Enfin, l'équilibre du jeu est parfois un peu limite avec parfois des courses impossibles à gagner car la moto n'est pas assez rapide et qu'on ne peut pas (ou pas encore) s'en payer une meilleure.
Concernant les boutons: un pour accélérer, un pour freiner, un pour frapper.
La durée de vie est conséquente et on apprécie vraiment les mots de passe. Entre les 25 courses et la difficulté progressive mais finalement élevée, on a de quoi faire.
Globalement, on prend beaucoup de plaisir à jouer à Road Rash même si certains points sont parfois ennuyeux et que le mode deux joueurs ne permet qu'une alternance. Le 2e opus remédiera d'ailleurs à ce manque...
Mon avis: Un jeu de course furieux, légendaire et indispensable sur MD.
SCENARIO : Euh... on doit gagner en frappant les autres au passage si besoin/envie est.
GRAPHISMES : Assez réussis dans l'ensemble. Animation rapide mais qui manque de fluidité sur certains points.
SONS : Des compositions qui accompagnent l'action et le rythme du jeu. Des bruitages réussis qui soutiennent le gameplay.
DUREE DE VIE: 25 courses et une difficulté bien présente. Un mode 2 joueurs en alternance. Bonne rejouabilité.
JOUABILITE : Dans l'ensemble très correcte malgré quelques faiblesses de gameplay.
NOTE: 7/10
Dernière édition par Shanks le Jeu 13 Jan - 17:38, édité 1 fois