Mais à quoi ressemblera-t-elle, cette machine ? Digital Foundry, qui est principalement connu pour ses analyses techiques très poussées, s'est penché sur la question, et envisage dans l'état actuel des choses trois consoles bien différentes.
Hypothèse #1 : Une nouvelle PlayStation beaucoup plus puissante - Partant du postulat que le nouveau processeur de cette console serait gravé en 14 ou 16 nm, Digital Foundry estime que cette puce pourrait être jusqu'à deux fois plus puissante que celle de la PS4 actuelle. Pour cela, il faudrait que la puce soit accompagnée : elle seule ne suffira pas. Mais même si la firme japonaise pourrait également profiter des dernières avancées d'AMD en matière de CPU et de GPU, Digital Foundry laisse entendre qu'une machine aussi puissante, capable d'afficher des jeux sur des écrans 4K, serait beaucoup plus que grosse que nos consoles de salon actuelles. Ce qui est un véritable problème.
D'autant qu'il faudrait également booster méchamment la RAM de la console, mais cela impliquerait des coûts prohibitifs pour une console. En définitive, on se retrouverait avec une machine bien plus puissante que la PS4 actuelle, compatible 4K / HDMI 2.0 / HDCP 2.2 / HDR, pour un prix de vente nettement supérieur aux 400€ que coûtait la PlayStation 4 à son lancement ; la bête devra également cohabiter avec la PS4 classique, plus accessible.
Hypothèse #2 : Une PS4 "évoluée" - Puisque Sony et PlayStation vivent actuellement de beaux jours, que la PS4 est de loin la console la plus vendue sur cette génération, et qu'elle est la console de développement par défaut, il serait dangereux pour l'entreprise japonaise de sortir une nouvelle machine, trop différente de la PS4 actuelle. Les développements seraient divisés, et la qualité des jeux "PS4 classique" pourrait en prendre en coup. Comment proposer une machine plus puissante, qui séduira les utilisateurs les plus "core", sans délaisser un parc installé de presque 40 millions de consoles ?
La meilleure solution serait donc de proposer une PS4K certes moins perfomante que celle présentée dans la première hypothèse, mais capable de livrer des performances acceptables, avec un rendu visuel satisfaisant. Même sur un afficheur 4K. Il s'agirait donc de sortir les mêmes jeux sur les deux machines, avec une version bénéficiant de nombreuses améliorations visuelles. Un peu comme sur PC, où en fonction des capacités de leurs machines, les joueurs modifient les paramètres graphiques du jeu. Ici, ces modifications se feraient automatiquement, en fonction de la PS4 utilisée. Les jeux parus avant l'introduction de cette nouvelle console devront être patchés, mais de l'autre côté, la console serait forcément moins chère que celle de l'hypothèse #1. Comme le fait remarquer Digital Foundry, c'est la solution la plus "facile" à mettre en place, mais l'intérêt de cette PS4K serait très relatif.
Hypothèse #3 : La PlayStation Slim - Autre possibilité : Sony sort une PS4 Slim revue à l'extérieur, comme à l'intérieur ; et notamment en étant équipée de cette fameuse puce 14/16 nm de l'hypothèse #1. HDR, HDMI 2.0, HDCP 2.2, la console pourrait être utilisée sur des écrans 4K simplement grâce à quelques améliorations, en s'appuyant sur les APU (accelerated processing unit) actuels. La console serait ainsi parfaitement compatible avec les jeux PS4 sortis jusqu'à 2016 et ne mettrait pas de côté les joueurs qui ne souhaiteraient pas investir dans une nouvelle machine. Cela étant, pour une console de milieu de génération, l'évolution serait bien faiblarde. Le nom "PS4K" ne se justifierait pas vraiment.
L'avis de Jeuxvideo.com
On doute peu, voire pas du tout, des affirmations de Digital Foundry et de Kotaku. Les consoles 8ème génération accusaient, dès leur lancement, un retard technique que bon nombre de joueurs ont pointé du doigt. Que l'on s'esbaudisse en masse dès lors qu'un jeu PS4/One est capable de tourner en 1080p/60 images par seconde est délirant, en 2016. Alors oui, que PlayStation ou Xbox raccourcissent le délai de vie de leurs machines, ou modifient le cycle habituel en proposant des machines intermédiaires n'a absolument rien de délirant. On peut tout à fait l'envisager, et il est probable que Sony ne soit pas seul sur le coup.
Le monde des smartphones, un exemple à suivre pour les consoles de salon ?
Lors du Xbox Spring Showcase, qui s'est tenu à San Francisco en février dernier, Phil Spencer (grand patron de Xbox) déclarait sur scène que « les autres plates-formes, comme le PC ou le mobile, bénéficiaient d'innovations en continu, que l'on ne voit que rarement sur console ». Arguant que les consoles « verrouillaient le hardware et le software à la date de leur lancement », Spencer avait fait comprendre que la marque Xbox pourrait se tourner vers ce type de pratique. C'est ce qui existe déjà dans le monde des smartphones, où les marques renouvellent chaque année leurs flagships (iPhone pour Apple, Galaxy S chez Samsung, Xperia Z chez Sony, etc) en sortant un nouveau modèle, plus évolué. Ces nouvelles itérations ne rendent pas les anciens modèles obsolètes pour autant. Mais est-ce un modèle applicable au monde du jeu vidéo, avec des machines coûtant entre 300 et 400€ ? Si l'on en croit les ventes de smartphones haut de gamme, on serait tenté de croire que oui : malgré des prix de plus en plus élevés, les ventes d'iPhone ou de Galaxy S ne faiblissent pas. Manifestement, le grand public est capable de dépenser régulièrement plusieurs centaines d'euros pour passer à la nouvelle version de leur hardware préféré.
Quoi qu'il en soit, il faudra que Sony fasse extrêmement attention à sa communication dans les mois à venir, car il est probable qu'une bonne partie des joueurs ne voit pas d'un bon oeil l'arrivée si soudaine d'une console plus puissante, qui permettrait de profiter pleinement des jeux les plus impressionnants.
Contacté par nos soins, PlayStation France a affirmé n'avoir aucune déclaration à faire sur le sujet. Aucune confirmation, aucune infirmation.